Euro 2015: Un retrait "responsable"

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Par Damien Richy Br De Sports.fr , modifié à
La Fédération Française de Basket a annoncé ce mercredi le retrait de sa candidature à l'organisation de l'Euro 2015 de basket. Annoncé favori, le projet commun de la France avec l'Allemagne, l'Italie et la Croatie est abandonné à quatre jours du dénouement. En cause ? Le manque transparence de la Fiba Europe. "Nous sommes garants de l'argent public", rappelle Jean-Pierre Siutat, président de la fédération tricolore.

La Fédération Française de Basket a annoncé ce mercredi le retrait de sa candidature à l'organisation de l'Euro 2015 de basket. Annoncé favori, le projet commun de la France avec l'Allemagne, l'Italie et la Croatie est abandonné à quatre jours du dénouement. En cause ? Le manque transparence de la Fiba Europe. "Nous sommes garants de l'argent public", rappelle Jean-Pierre Siutat, président de la fédération tricolore. Tout s'arrête donc à quatre jours du dénouement. La France n'accueillera pas l'Euro 2015 de basket. La candidature commune avec l'Allemagne, l'Italie et la Croatie a été retirée mercredi. "C'est une décision collégiale réfléchie depuis une semaine, a réagi le président de la FFBB. On est très triste, c'était une ouverture exceptionnelle dans un nouveau modèle d'organisation." Si tout s'est arrêté si brutalement, c'est parce que les exigences de la Fiba Europe ont heurté Jean-Pierre Siutat et ses collaborateurs. "On est stupéfait que ce projet novateur soit balayé par les intérêts à court terme de la fédération européenne", a-t-il réagi mercredi. Déjà élevée (huit millions d'euros), la somme réclamée par l'instance du vieux continent au pays organisateur pourrait en effet augmenter après la signature. "Nos quatre pays ont signé la ferme volonté de payer, en échelonnant la somme entre 2013 et 2015. Mais la Fiba Europe voulait deux millions d'euros le jour de l'annonce du choix. Et elle peut changer quand elle le souhaite le cahier des charges après la signature. L'organisateur ne peut que payer, payer ou payer ! Nous avons demandé des éclaircissements et on n'a jamais eu de retour." Le président de la FFBB craint, par exemple, un changement de formule. "Si demain la Fiba veut accueillir 32 équipes au lieu de 24, on doit s'exécuter. Où est-ce qu'on va ? On est quand même garant de l'argent public. Il faut être responsable. On comprend que la Fiba Europe veuille de l'argent pour investir, mais pour développer quoi ? Elle reçoit déjà 10 millions d'euros de la Fiba. On ne peut pas cautionner cette façon de faire." Selon lui, ce n'est pas le projet à quatre nations qui est en cause, bien au contraire. "Au départ on était sur une candidature à deux et c'est la Fiba Europe qui a fait la promotion de la candidature à quatre à l'Espagne." J-P Siutat: "Il faut ramener le basket européen dans les grandes villes et les grandes salles" Le haut dirigeant confie avoir "un sentiment de méfiance depuis le mois d'août. Nous sommes persuadé que nous étions les seuls à avoir déposé un vrai dossier de 150 pages au 1er Août, date exigée par le cahier des charges. A notre avis, la Fiba européenne a motivé d'autres pays alors qu'il n'y avait que notre offre. Je n'ai rien contre l'Ukraine mais à mon avis, ils ont déposé un dossier de 15 pages en septembre ou octobre. Je pense qu'avec un seul projet en août la Fiba a eu peur. Est-elle allée chercher une candidature alibi pour nous faire accepter n'importe quoi ? Ce n'est plus notre problème." Après la Pologne (2009), la Lituanie (2011) et la Slovénie (2013), une nouvelle nation de l'Est, l'Ukraine (unique candidate), devrait rafler la mise. Une situation inquiétante pour J-P Siutat. "Si la Fiba Europe ne favorise pas le développement de nouveaux projets, on court à la catastrophe. Il faut ramener le basket européen dans les grandes villes et les grandes salles." Le voeu du président de la FFBB pourrait être exaucé lors du Mondial 2018. La France et l'Allemagne se sont déjà rencontrées pour discuter d'une candidature commune.