De l'intérêt d'être premier (ou pas)

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EURO - L'équipe de France joue sa qualification mais aussi la 1re place contre la Suède, mardi.

Entreprenants face à l'Angleterre (1-1), efficaces contre l'Ukraine (2-0), les Bleus vont boucler, mardi, face à la Suède, leur premier tour à l'Euro 2012. Mais on espère pas leur Euro 2012. Pour cela, il faudra ne pas perdre par deux buts d'écart face à la Suède, déjà éliminée de la compétition. Jouable. Mais, au-delà de la qualification, qui tend les bras aux joueurs de Laurent Blanc, les Bleus vont aussi jouer leur place : mieux vaut-il terminer premier ou deuxième ? Ça se discute.

Finir premier...

L'équipe d'Espagne (930x620)

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... pour éviter l'Espagne. La France a cette "chance" de pouvoir jouer après son adversaire potentiel en quarts de finale. Ainsi, si elle finit première, elle affrontera le deuxième du groupe C, l'Italie. Si elle finit deuxième, elle retrouvera l'Espagne (photo), championne du monde et d'Europe en titre. Autant dire qu'il vaut mieux "prendre" la Squadra Azzurra, battue 3-0 par la Russie avant l'entame du tournoi. Et, en terminant première, la France aurait en point de mire une demi-finale en Pologne, où il fait une bonne dizaine de degrés de moins qu'en Ukraine. Après trois semaines de compétition, ce détail météorologique n'en est plus un.

... pour garder la dynamique. Jouer un match avec des maths en tête, ce n'est jamais très bon. Demandez donc aux basketteurs tricolores, qui, lors du dernier Mondial, en 2010, avait essayé d'éviter la Grèce en huitièmes pour se retrouver face aux Turcs, qui les avaient écrasés. Même si une défaite 1-0 suffit pour la qualification, les Bleus doivent conserver la dynamique enclenchée avec brio face à l'Ukraine (2-0). Il faut gagner. Et peu importe ce qui se passe entre le pays coorganisateur et l'Angleterre lors de l'autre rencontre. "Si on commence à réfléchir à ce genre de choses, on n'avance pas", a déclaré Blanc lundi. Et les Bleus, on a forcément envie de les voir avancer.

Finir deuxième...

Piscine intérieure, 930

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... pour rester en Ukraine. Les deux qualifiés du groupe D joueront leur quart de finale en Ukraine. Le premier à Kiev, le deuxième à Dontesk, dans le stade du Chakhtior, club dont les Bleus occupent les installations à Kircha (photo). Mais, dans l'hypothèse d'une qualification, la vraie différence interviendrait à partir des demi-finales. Car seul le deuxième du groupe restera en Ukraine, toujours à Donetsk, alors que le premier serait contraint d'émigrer à Varsovie, en Pologne. Et trop voyager pendant une compétition, ce n'est jamais très bon. Autre élément : le deuxième du groupe D disputerait la première demi-finale le mercredi 27 et bénéficierait d'un jour supplémentaire de repos avant la finale. Cela ressemble bel et bien à une voie royale vers un sacre.

... pour que l'histoire se répète. En terminant deuxièmes de leur poule (et, pourquoi pas, en perdant leur dernier match), les Bleus de 2012 imiteraient ceux de 2000, qui avaient cédé (3-2) face aux Pays-Bas dans un match dont le seul enjeu était de savoir qui allait jouer qui en quarts. Les Oranje, vainqueurs, avaient hérité de feu la Yougoslavie et les Bleus étaient tombés sur... l'Espagne. S'ils affrontaient la Roja et qu'ils venaient à se qualifier, cette année, Benzema et consorts pourraient affronter le Portugal en demi-finales (et non l'Allemagne), tout comme en 2000. Et, en finale, il serait alors temps de retrouver l'Italie, comme en 2000. Avec l'épilogue que l'on connaît et le but en or de David Trezeguet. Avec des "si", on touche du bois...