Cooper: "Tout peut arriver..."

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Propos recueillis par S.L., envoyé spécial , modifié à
A peine avait-il posé le pied en Nouvelle-Zélande que Quade Cooper était bombardé ennemi public n°1. Coupable aux yeux de tout un peuple d'avoir fait le choix des Wallabies plutôt que des All Blacks bien qu'il soit né au pays du long nuage blanc, le stratège australien, dont la rivalité avec Richie McCaw ne fait qu'ajouter au buzz, ne se formalise pas de ce statut, lui qui incarne surtout la menace que l'équipe d'Australie fait peser sur les rêves de victoire finale de Graham Henry et de ses joueurs.

A peine avait-il posé le pied en Nouvelle-Zélande que Quade Cooper était bombardé ennemi public n°1. Coupable aux yeux de tout un peuple d'avoir fait le choix des Wallabies plutôt que des All Blacks bien qu'il soit né au pays du long nuage blanc, le stratège australien, dont la rivalité avec Richie McCaw ne fait qu'ajouter au buzz, ne se formalise pas de ce statut, lui qui incarne surtout la menace que l'équipe d'Australie fait peser sur les rêves de victoire finale de Graham Henry et de ses joueurs. Quade, l'Australie reste avant cette Coupe du monde sur une victoire finale dans les Tri Nations aux dépens des All Blacks. Peut-on parler d'avantage psychologique ? Ça fait du bien en termes de confiance en soi, mais en même temps nous savons que c'est une compétition très différente. Quand il s'agit de la Coupe du Monde, beaucoup d'équipes prennent confiance. Une fois que vous êtes en Coupe du Monde, tout peut arriver. N'importe quelle équipe peut faire des résultats. Maintenant, nous savons que dos au mur, nous sommes capables de nous surpasser. En même temps, quand tout va bien, avec la confiance qui est la nôtre, nous savons que nous pouvons battre n'importe qui à n'importe quel moment. A 23 ans, vous voilà dépositaire du jeu des Wallabies pour votre première participation à une Coupe du monde. Une sacrée responsabilité... J'adore ça. C'est pour ça que j'aime porter le numéro 10. C'est un peu comme être le 'quarterback' de l'équipe. Tu dois diriger et lancer les phases de jeu. Beaucoup de choses reposent sur tes épaules. Si l'équipe échoue, c'est ta responsabilité. Si elle réussit, c'est surtout toi qu'on applaudit. "Cela ne me dérange pas d'être l'ennemi public n°1" Depuis le début de la compétition, la rivalité entre l'Australie et la Nouvelle-Zélande n'a jamais semblé aussi vive. Vous la ressentez ? La plupart des Néo-Zélandais détestent les Wallabies. Mais il y en a aussi beaucoup qui apprécient notre façon de jouer. Nous avons beaucoup de respect pour le public All Black et pour le maillot All Black. En même temps, nous sommes ici pour gagner une compétition. Nous ne sommes pas ici pour nous faire des amis, ni des ennemis. On vient jouer au rugby et prendre du plaisir en même temps. A l'occasion de votre premier match face à l'Italie (32-6), chacune de vos prises de balle ou tentatives de tir au but a fait l'objet des sifflets du public. Cela ne vous atteint pas ? Vous ne pouvez pas dire s'ils m'acclament ou s'ils me huent. Les hurlements de la foule me stimulent. Cela ne me dérange pas d'être l'ennemi public n°1. Je fais le buzz tout le temps, de toute façon. Quand je consulte ma messagerie, il y a un bon nombre de gars qui me donnent leur façon de penser, certaines fois pas vraiment de façon agréable, mais je prends toujours plaisir à les lire. Qu'en est-il réellement de vos relations avec Richie McCaw ? Existe-il un véritable contentieux entre vous deux ? (*) Je ne sais pas. Posez-lui la question. De mon point de vue, ce n'est pas le cas. C'est juste qu'il porte un maillot différent. J'ai 14 coéquipiers avec moi sur le terrain qui sont derrière. Et lui a 14 coéquipiers dans son équipe qui veulent aussi prendre le meilleur sur nous. Je ne connais pas le mec. Je n'ai pas eu beaucoup de rapports avec lui en dehors du terrain. Mais je sais que quand il est sur le terrain, il y met les tripes. Il met tout son coeur à défendre son maillot et fait un super boulot pour mener les All Blacks. Nick Farr-Jones, qui conduisit les Wallabies au premier titre mondial en 1991, juge que votre attitude pourrait se retourner contre vous et votre équipe en cas de retrouvailles en finale avec les Blacks ? Je préfère voir le côté positif des choses et le positif, c'est que les gens nous voient arriver en finale. Mais si les gens se projettent aussi loin, vers une finale entre l'Australie et les All Blacks, il y a beaucoup de choses qu'on doit rectifier pour aller aussi loin. (*) Déjà auteur d'un geste de provocation sur le capitaine des All Blacks en novembre dernier, déjà lors d'une victoire des Wallabies en match de la Bledisloe Cup à Hong Kong, Cooper a été blanchi après avoir été accusé d'avoir porté un coup de genou à la tête de McCaw lors de la dernière finale des Tri Nations.