Collet: "Dans la bonne direction"

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Propos recueillis par Grégory RICHARD , modifié à
Interrogé ce dimanche en amont du tournoi de Londres, que l'équipe de France de basket disputera du 16 au 21 août prochain, l'entraîneur des Bleus Vincent Collet est notamment revenu sur le lourd revers de ses joueurs en Espagne mardi dernier (77-53). Une défaite aux allures de piqûre de rappel qu'il n'estime pas pour autant alarmante à désormais deux semaines du début de l'Euro lituanien.

Interrogé ce dimanche en amont du tournoi de Londres, que l'équipe de France de basket disputera du 16 au 21 août prochain, l'entraîneur des Bleus Vincent Collet est notamment revenu sur le lourd revers de ses joueurs en Espagne mardi dernier (77-53). Une défaite aux allures de piqûre de rappel qu'il n'estime pas pour autant alarmante à désormais deux semaines du début de l'Euro lituanien. Après trois matches de préparation, dans quel état d'esprit appréhendez-vous le tournoi de Londres ? Depuis le début, on a toujours dit que ce tournoi était important, et ce pour plusieurs raisons. La première, c'est qu'il arrive après quatre semaines de préparation, où on a eu le temps de bien travailler. C'est important pour nous d'évaluer où on en est, contre de bonnes équipes qui plus est. La deuxième, c'est que ce tournoi a la même configuration que celle de l'Euro, avec cinq matches disputés en six jours. Ça va nous servir de répétition générale. On a la chance de défier des équipes qui peuvent prétendre à jouer la qualification pour les Jeux olympiques. Donc on pourra se rendre compte de l'avancée des travaux. Ce tournoi est important dans l'optique de l'Euro en Lituanie. Quel bilan a été fait au lendemain de la lourde défaite en Espagne (53-77) ? On a fait le débriefing samedi et ça nous a permis d'axer les séances de ce week-end. Il y a eu deux principales faiblesses selon moi, au delà d'un problème de préparation mentale: le niveau défensif n'a pas été suffisant, compte tenu de nos ambitions et de notre identité. L'équipe de France n'est performante que quand elle sait défendre. Et puis on a manqué de mobilité offensive, avec un jeu rapide qui laissait à désirer. Ces deux secteurs ont été beaucoup travaillés hier et aujourd'hui, et le seront sans doute encore demain. Etait-ce une bonne idée d'affronter une équipe comme l'Espagne en préparation ? Auriez-vous aimé les rejouer, comme avec le Canada ? Non seulement on aurait aimé, mais on leur a proposé. Requête qu'ils n'ont pas accepté. Maintenant je persiste à penser que c'est une bonne chose de les avoir affrontés à ce moment-là de la préparation. Bien sûr, j'aurai préféré voir un autre visage. Mais il s'est passé ce que j'espérais, avec aussi de bons aspects. Après, on n'a pas fait pas exprès de perdre. Il ne faut pas oublier qu'on a défié une grande équipe, qui jouait son premier match à la maison, donc il y avait une forme d'excitation que nous n'avions pas. Et Pau Gasol qui se met à shooter à trois points... On s'est rendus compte qu'il fallait agresser avant de se faire agresser, sous peine de commencer à hésiter et de rapidement se retrouver dans les cordes. "Notre jeu reste stéréotypé" Comment ont réagi les joueurs après la rencontre ? Il y a eu une forme prise de conscience. Physiquement, on a très bien travaillé mais je pense qu'on s'est un peu endormis face à l'Espagne, en se voyant un peu trop beau. Mais on va dans la bonne direction. Après la rencontre, les joueurs ne se sont pas cachés. Ils savent qu'ils doivent faire plus, et même si la préparation a été satisfaisante, la compétition est encore autre chose, que ce soit contre l'Espagne, ou plus tard contre les grandes nations européennes. On devra être à fond dès le départ, pour ne pas être agressé comme on a pu l'être par la défense espagnole. On vous a vu tester Boris Diaw à l'aile contre l'Espagne. Avez-vous dans l'optique de le faire passer au poste 3 à terme ? Disons qu'on a pas découvert cette semaine qu'on pouvait utiliser Boris en 3. Il avait déjà évolué dans ce rôle-là il y a deux ans et il n'y a pas de raisons qu'il ne puisse plus y jouer aujourd'hui. On a choisi de faire ce changement face à l'Espagne parce qu'on peut désormais se le permettre. Il est important de pouvoir jouer grand. Et avec Joakim et Ronny dans la raquette, c'est bien d'ajouter des centimètres à l'aile pour pouvoir nous imposer au niveau de la taille, comme peuvent le faire les Gasol avec l'Espagne, par exemple. D'un point de vue plus général, que manque-t-il selon vous à cette équipe de France pour mettre à mal les autres grandes nations européens ? Je pense que notre jeu reste encore trop stéréotypé. On a tendance à privilégier le jeu de position plutôt que le jeu en mouvement. Du coup, quand une première option n'aboutit pas, on est bloqués. Il faut qu'on transfère davantage la balle, qu'on apporte plus de vitesse. On manque aussi parfois de shooteurs, notamment à l'extérieur, ce qui peut inciter les équipes adverses à ne pas livrer et à prendre plus de risques en nous laissant des shoots ouverts qu'on arrive pas toujours à convertir. C'est à nous de jouer sur nos points forts, d'écarter les défenses au maximum avec du mouvement et de proposer des alternatives. Le tout en conservant toujours une défense intransigeante.