Clerc: "J'attends plus de moi-même"

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Propos recueillis par S.L., envoyé spécial , modifié à
Nouveau recordman du nombre d'essais inscrits par un joueur français en Coupe du monde après son triplé face au Canada, Vincent Clerc affole les statistiques en ce début de compétition et sera encore l'un des atouts premiers du XV de France qui défie les All Blacks samedi, à l'Eden Park. Pourtant, perfectionniste, l'ailier tricolore, tout comme son sélectionneur, aspire à faire mieux encore.

Nouveau recordman du nombre d'essais inscrits par un joueur français en Coupe du monde après son triplé face au Canada, Vincent Clerc affole les statistiques en ce début de compétition et sera encore l'un des atouts premiers du XV de France qui défie les All Blacks samedi, à l'Eden Park. Pourtant, perfectionniste, l'ailier tricolore, tout comme son sélectionneur, aspire à faire mieux encore. Vincent, actuellement, vous affolez les statistiques. Comment vivez-vous cette période ? Ce sont des choses plutôt sympas à savoir, mais c'est anecdotique et je ne m'attarde pas dessus. Les records ne constituent pas un objectif sur cette Coupe du monde. Ils sont digérés depuis longtemps. Vos quatre essais inscrits en deux matches n'ont pas empêché Marc Lièvremont de regretter un certain déchet dans votre jeu, notamment vos fautes de mains sur les réceptions de balles hautes face au Canada. Est-ce que comme lui vous aspirez à élever votre niveau de jeu ? Moi aussi, j'attends plus de moi-même. Je ne suis pas totalement satisfait de mes prestations. Il y a encore du déchet, qu'il faut que j'efface. C'est pour ça que je suis content d'être de nouveau titulaire samedi, ça me donne l'occasion de le faire. Individuellement autant que collectivement, nous avons besoin d'enchaîner les matchs pour gommer nos erreurs. Je ne suis pas encore à 100%, je suis d'accord là-dessus. Je me sens bien mais il y a encore des choses à améliorer. Ça ne semble pas être votre cas, mais plusieurs de vos coéquipiers regrettent le fait que l'équipe ne parvienne pas à se libérer sur le terrain et souffre même d'une peur de jouer. Vous avez une explication ? A cause de la pression. Il y en a et c'est normal, nous sommes dans une Coupe du monde. Il n'y a pas de peur collective, mais on n'avait que trois matches dans les jambes depuis trois mois et le mois de juin. Beaucoup démarraient aussi leur Coupe du monde face au Canada. Le premier match a été compliqué, mais on s'est lâché au fur et à mesure de la rencontre. Logiquement, on va monter en température et meilleurs à chaque sortie parce qu'on va enchaîner les matches; comme un début de saison, même si c'est un début de saison international. Plus on va jouer, meilleurs, on va être. Ça ira de mieux en mieux au fil de la compétition. Ça va avec la confiance en fait : plus l'équipe en prendra, plus elle avancera et plus on se lâchera sur le terrain. "Ils en font un match démesurément important..." Quels souvenirs gardez-vous de la victoire à Dunedin il y a deux ans (27-22) ? Des souvenirs plutôt bons ! Vaincre les Néo-Zélandais chez eux reste toujours un exploit. Mais vous savez, contre les All Blacks, les matchs se ressemblent. Il faut une grosse défense, être opportunistes sur les occasions qu'on a. Ils restent une équipe très difficiles à battre et particulière. Il faut faire un match parfait si on veut avoir une chance de les battre. A quel type de match vous attendez-vous samedi de la part des Blacks: comme d'habitude, du jeu de partout, ou quelque chose de beaucoup plus pragmatique avec des quilles, de la pression, beaucoup de combat devant ? Je pense à quelque chose de beaucoup plus pragmatique, c'est un match de Coupe du monde et c'est quand même très différent d'un match de tournée. Après, c'est aussi le jeu des Blacks et ils ne vont pas se mettre à jouer contre nature, ils ont besoin de déplacer et de jouer beaucoup, mais sur le début de la compétition, ils n'ont pas produit plus que ça. Ils ont été très bons en défense, très pragmatiques justement sur les ballons de récupération et les contres. Votre sentiment sur la une du New Zealand Herald, qui cette semaine a taxé cette équipe de France d'équipe B ? On sent qu'eux en font un match démesurément important puisqu'ils parlent plus de ça que de la finale de la Coupe du monde. Mais je comprends qu'ils aient envie de gagner, nous aussi, on a envie de valider notre ticket pour les quarts le plus tôt possible. Visiblement, ils ont une équipe type française dans leur tête puisqu'ils considèrent qu'il s'agit d'une équipe B. Ça ne nous concerne pas trop. Pour nous, ça reste un match de poule. Il n'apportera pas plus de points que les autres et n'éliminera pas l'équipe perdante. Le gagnant ne sera pas champion du monde d'ailleurs. Il n'y a pas plus de pression sur ce match-là que sur les autres. Nous, on poursuit notre turn-over, on continue de vouloir progresser et d'essayer d'engranger des points. Si on peut être qualifiés dès le match prochain, tant mieux, mais sinon, tant pis. Ils ont peut-être besoin de se rassurer en nous battant à ce moment-là puisqu'ils restent sur deux défaites contre nous en Coupe du monde. C'est peut-être le gros rendez-vous de la poule, mais notre objectif reste de nous qualifier. C'est tout.