Camara: "Il faut y croire"

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Propos recueillis par Morgan BESA , modifié à
Défait hier soir à Bordeaux (0-1), le Paris Saint-Germain vient de manquer une nouvelle occasion de monter sur le podium. Déçu, le défenseur parisien Zoumana Camara a le sentiment que l'équipe n'a pas tout donné contre Bordeaux et souhaite que le club de la capitale se rattrape dès samedi, contre Lille, lors de la 37e et avant-dernière journée de Ligue 1.

Défait hier soir à Bordeaux (0-1), le Paris Saint-Germain vient de manquer une nouvelle occasion de monter sur le podium. Déçu, le défenseur parisien Zoumana Camara a le sentiment que l'équipe n'a pas tout donné contre Bordeaux et souhaite que le club de la capitale se rattrape dès samedi, contre Lille, lors de la 37e et avant-dernière journée de Ligue 1. Zoumana, est-ce que l'on peut dire que la défaite de mercredi (0-1 contre Bordeaux) vous fait plus mal que la défaite en finale de la Coupe de France (0-1 contre Lille) ? Non, on va dire qu'elle fait aussi mal. Perdre et rater de monter sur la dernière marche du podium ou rater un titre, ça fait toujours mal. Perdre hier alors qu'il y avait cette troisième place qui nous tendait les bras, la déception est pareille. Une vingtaine d'heures après la rencontre, est-ce que vous analysez ce qu'il s'est passé mercredi soir ? On a fait une entame de match beaucoup trop timide. Je ne sais pas si on était tétanisés par l'évènement, l'enjeu qu'il y avait, en tout cas on raté notre début de match. Puis, on s'est mis un handicap tout seul en prenant ce but très tôt, on a relancé une équipe qui n'allait pas très bien. Bordeaux, c'est une équipe qui a de la qualité, donc si on les laisse prendre confiance... Même s'ils ne font pas une grande saison, il y a quand même des joueurs de qualité. On s'est compliqué la tâche. Avez-vous compris qu'Antoine Kombouaré fasse tourner pour ce match décisif (Bodmer, Hoarau et Giuly sur le banc, Bahebeck titulaire, ndlr) ? Il nous a habitué à faire des choix. Je suis bien placé pour en parler. Il faut se tenir prêt. A un moment donné, on veut tous jouer, on revendique tous les mêmes choses. Il faut se tenir prêt et répondre présent quand on fait appel. Quand ça ne change pas, on dit "oui, il ne change jamais", on ne va pas lui reprocher maintenant qu'il fasse des changements. Il faut saisir les opportunités et tout donner. Sur le papier, la troisième place est encore jouable. Vous, dans votre esprit, et dans le groupe, vous y croyez encore ? Si là on y croit plus, il faut arrêter ! Forcément il y a de la déception aujourd'hui, mais il faut l'évacuer, parce que l'on va jouer une belle équipe ce week-end, qui sera sûrement championne. On va essayer de retarder l'échéance et on va faire en sorte de prendre trois points samedi. "Il faut se lâcher" Est-ce que cette saison, vous n'avez pas laissé passer un peu trop de fois votre chance, pour espérer être troisième ? Ça, on le saura à la fin. Tant que ce n'est pas fini, il faut y croire. Il y a six points encore en jeu. Il va falloir avoir les nerfs solides, et surtout, bien récupérer. Il faut voir ça du côté positif, c'est-à-dire qu'il faut se lâcher, prendre du plaisir. Si on nous avait dit en début de saison que l'on jouerait sur les deux dernières journées une place pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions, on aurait signé tout de suite. Il reste deux matches, on ne va pas commencer à dire "pourquoi est-ce que l'on a gâché, perdu des points ?" Ce n'est pas le moment de penser à tout ça, il y aura un bilan qui sera fait à la fin. Pour l'instant, il y a six points en jeu, faudra bien récupérer et tout donner. Avez-vous la même motivation qu'avant la finale de la Coupe de France ? C'est tout aussi important, surtout pour le club. Ça fait très longtemps que le Paris Saint-Germain n'a pas été en Ligue des Champions, donc c'était comme une finale, même s'il n'y avait pas de trophée au bout ! Ça l'était et les deux derniers matches le seront aussi. Les deux prochains matches qui arrivent, ce sera encore deux finales. Quand vous voyiez les difficultés offensives que l'équipe a depuis le début de la saison, vous vous dîtes que sur les deux derniers matches, il va y avoir un miracle, cela va se débloquer ou il y a parfois des moments de scepticisme ? Justement, il ne faut pas que cela s'installe. Ce n'est pas le moment de se poser des questions, de cogiter, de se demander pourquoi est-ce que l'on rate. Il reste deux matches, on aura tout le temps d'analyser ce qui a été bien fait et ce qui ne l'a pas été après. Pour l'instant, l'essentiel c'est de se remobiliser, de bien récupérer, parce que l'on a enchaîné pas mal de matches et puis on fera les calculs à la fin. Mais je pense qu'il faut positiver, c'est important, et il faut savoir quelquefois inverser la tendance et avoir ce petit brin de réussite. Pour cela, il faut y croire. "Lille: un beau champion, j'espère dans quinze jours..." Selon vous, méritez-vous plus la Ligue des Champions que Lyon ? C'est l'équipe qui finira troisième qui l'aura méritée le plus, tout simplement. Aujourd'hui on est là, on les talonne, on n'est pas très loin. Moi j'y crois, et je pense que si l'on prend un maximum de points sur ces deux matches, je ne suis pas sûr que Lyon fasse six points sur les deux dernières rencontres. S'ils le font et que nous on fait six points et bien on leur dira bravo et on aura tout donné. Mais en tout cas, il faut tout donner pour ne surtout pas avoir de regrets à la fin. Comment jugez-vous cette équipe de Lille, quel regard portez-vous sur leur parcours ? C'est une belle équipe, bien équilibrée aussi bien au milieu, derrière que devant. Ils ont de bonnes individualités, qui s'inscrivent bien dans le collectif. Leurs qualités sont surtout offensives, ils arrivent à faire la différence. Et puis sur le banc ils ont aussi des joueurs clés, qui ont su aussi apporter quelque chose. Ce sera un beau champion, j'espère dans quinze jours. Vous les avez vu faire la fête à Saint-Denis le week-end dernier, vous n'avez pas envie de les revoir parader au Parc des Princes samedi prochain... Eux veulent faire la fête pour leur titre, nous on veut continuer à espérer pour cette troisième place. Voilà les deux enjeux des deux équipes. Donc ça donnera surement un beau match. Un match aussi fermé qu'au Stade de France, où cela avait été assez serré, ou un match enfin débridé, vu que vous êtes deux équipes offensives ? Il y a des enjeux très importants pour les deux équipes. Après, on ne sait jamais comment va se dérouler un match. Cela peut être débridé, tout comme ça peut être fermé. C'est difficile de savoir avant. Ce que l'on sait, c'est que ce sont deux équipes joueuses. Ce sont des matches formidables à jouer. Mieux vaut être sur le terrain et en profiter, tout donner et ne pas calculer. "On n'a pas senti cette envie, cette rage" En l'espace d'une semaine, on a entendu votre président prendre la parole deux fois après les matches. Pour vous défendre après le match contre Nancy, dire qu'il y avait eu des circonstances un peu compliquées. Hier, en revanche, il a remis en cause les joueurs, sur leur implication, sur leur concentration. C'est justifié ces interventions, ou estimez-vous que c'est un petit peu injuste ? Je pense qu'elles sont justes, en toute honnêteté. Quand tu joues pour la troisième place, que tu prends un but au bout de quatre minutes sur un contre alors qu'il y a corner pour nous, forcément... On peut perdre, bien sûr, Bordeaux reste une équipe de bons joueurs. Mais il y a la manière, l'investissement. Hier, on n'a pas senti réellement une équipe qui voulait tout donner pour aller chercher cette troisième place et le problème est là. Il y a des matches où l'on a tout donné, où à la fin on était épuisés, quelques fois il n'y a pas eu la victoire au bout, mais il y avait le sentiment qu'on avait tout donné. Hier, c'est le regret que l'on peut avoir. Vous avez l'impression qu'hier certains coéquipiers se sont un petit peu cachés, ou en tout cas n'ont pas mis l'implication qu'il fallait ? Je parle du collectif en général. C'est global, je parle du onze et de tout l'effectif. Je ne vise pas un joueur en particulier. Globalement, l'équipe, on n'a pas senti cette envie d'aller chercher la troisième place, cette rage. Je pense honnêtement qu'il y avait la place, j'étais persuadé qu'hier si on égalisait, on était capable d'en mettre un deuxième. Mais il fallait d'abord réussir à mettre ce premier but, et voilà, on n'a pas réussi à le mettre. Le fait que vous soyez à nouveau titulaire en cette fin de saison fait-il évoluer votre réflexion concernant votre avenir au club ? Ça c'est pareil, je le mets entre parenthèses. Aujourd'hui, ce qui compte, ce sont les objectifs de l'équipe et du club. Pour ma situation personnelle, je pourrais avoir une discussion à la fin, il y aura tout le temps pour ça. Pour l'instant, le plus important, c'est d'essayer d'aller chercher cette troisième place. Je pense qu'il y aura beaucoup plus d'arguments si on finit troisième, j'arriverais la tête haute. Pour l'instant, ce n'est pas le moment de penser à ça. Ce week-end, il y a les désignations des trophées UNFP. Mamadou (Sakho, pour le trophée du meilleur espoir, ndlr) et Nenê (meilleur joueur, ndlr) ont-ils leur chance ? Bien sûr ! Et avec une victoire ce week-end, ils auront encore plus leurs chances.