Bordeaux en coma éthique

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LIGUE 1 - Le président et l'actionnaire du club ont été convoqués devant le Conseil de l'éthique.

Il fallait s'y attendre. Le président de Bordeaux, Jean-Louis Triaud, a été convoqué le 14 mars prochain devant le Conseil national de l'éthique (CNE) de la fédération française de football (FFF), après ses propos émis à l'encontre de M. Saïd Ennjimi, samedi dernier. "On en a marre de vous", avait-il hurlé presque face caméra à l'encontre de l'arbitre de Bordeaux - Caen (1-2), M. Saïd Ennjimi.

Le président des Girondins le jugeait coupable d'avoir commis deux erreurs préjudiciables à son équipe et ce, sur la même action. A l'heure de jeu, Yoan Gouffran, signalé en position de hors-jeu – d’un bras -, avait marqué avant d'être victime d'un tacle mal maîtrisé de son vis-à-vis, le défenseur Damien Marcq. Victime d'une fracture de la malléole externe, Gouffran sera absent trois mois.

Des critiques répétées

Quelques minutes plus tard, Jean-Louis Triaud avait précisé sa "pensée" dans les coursives de Chaban-Delmas. "Encore une fois, Monsieur Ennjimi n'a pas maîtrisé son sujet", avait-il pesté. "Et pour la énième fois, quand il arbitre Bordeaux, ça se passe mal pour nous. Donc, je tiens solennellement à dire que je ne souhaite plus le voir arbitrer un match de Bordeaux, et que les gens qui choisissent les arbitres, quand ils feront leur choix, puissent se souvenir de cette soirée."

"Je ne veux plus de cet arbitre", avait dit Triaud :

Toujours pas calmé, le président des Marine et Blanc a même élargi ses critiques à l'ensemble du corps arbitral cette semaine, dans un "billet d'humeur" laissé sur le site du club. "N'en déplaise à ces messieurs, les arbitres auront pesé un rôle capital et négatif dans le déroulement de nombre de matches", a-t-il déploré. "Certes, le constat n’excuse pas nos propres carences, mais sans douter de leur honnêteté, l’incompétence, le manque de sang-froid et de lucidité de trop d’arbitres ont influé sur le climat des rencontres, le comportement des joueurs et plus grave sur le résultat final."

De Tavernost en remet une couche

Le CNE a également convoqué l’actionnaire principal des Girondins, Nicolas de Tavernost (M6), qui, vendredi, a apporté son soutien à son président... en démolissant à son tour M. Ennjimi. "Au moment où l'on parle de sanctions à l'encontre des magistrats, je ne vois pas pourquoi les arbitres seraient la seule classe pour laquelle on n'aurait pas le droit d'élever la voix", a-t-il déclaré dans Sud-Ouest. Certains font extrêmement bien leur boulot. Celui-là (M. Ennjimi), on nous l'a remis à Bordeaux, où il a à nouveau mal fait son boulot."

Le président bordelais reproche notamment à M. Ennjimi sa gestion du match face à Lyon en fin de saison dernière (2-2). Face aux attaques, vives et répétées, à chaud comme à froid, les deux responsables bordelais risquent d'être lourdement sanctionnés.