Blaquart, paroles de défense

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Thomas SINIECKI , modifié à
Alors que le président de la Fédération française, Fernand Duchaussoy, s'est surtout indigné du traitement réservé par Mediapart aux dirigeants bénévoles de la FFF, François Blaquart a monopolisé le temps de parole lors de la conférence de presse des deux hommes, vendredi en début d'après-midi. Le directeur technique national a nié les accusations, rappelant sobrement les nouveaux préceptes de la formation à la française.

Alors que le président de la Fédération française, Fernand Duchaussoy, s'est surtout indigné du traitement réservé par Mediapart aux dirigeants bénévoles de la FFF, François Blaquart a monopolisé le temps de parole lors de la conférence de presse des deux hommes, vendredi en début d'après-midi. Le directeur technique national a nié les accusations, rappelant sobrement les nouveaux préceptes de la formation à la française. Désamorcer la bombe. Comme Laurent Blanc quelques minutes avant eux, Fernand Duchaussoy et François Blaquart se sont présentés devant la presse à l'issue du Conseil fédéral vendredi, en début d'après-midi, pour réfuter fermement les accusations de Mediapart à propos de soi-disant quotas ethniques dans la formation française. Des quotas qui viseraient à limiter le nombre de joueurs étrangers, ou même d'origine étrangère. Aux côtés de son président, qui s'est surtout attaché - et plutôt fermement - à mettre hors de cause les dirigeants (donc les bénévoles) de la FFF, c'est bien le directeur technique national qui s'est majoritairement exprimé, lui le principal accusé dans cette affaire. Forcément, Blaquart n'a pas confirmé les informations. Plutôt calme et assez crédible, il a livré sa vision de la nouvelle formation à la française. Puisqu'il y en a une, effectivement: "On a pu privilégier à un moment les résultats à court terme, en s'appuyant sur des joueurs à maturité plus précoce. Le mode de détection actuel écarte ceux à maturation tardive, avec des qualités de jeu qui peuvent, dans le temps, se révéler meilleures. C'est de la logique pure. Et le rôle de la DTN n'est-il pas de travailler sur le moyen terme ?" La position officielle de la DTN est donc de reconsidérer l'intégration des gabarits moyens au système de formation et de détection français. Mediapart va montrer ses preuves "Nos critères sont liés au potentiel des joueurs. Ça n'a rien à voir avec des critères ethniques ou raciaux. Certains joueurs en retard de maturation ont tendance à être un peu oubliés du système, ça s'arrête là. Dans ce cas-là, on peut estimer qu'il y a une forme de discrimination, mais pas dans le sens qu'on évoque." Au lendemain des accusations de Mediapart, Fernand Duchaussoy a lui admis qu'au sein d'une réunion informelle, de tels propos pourraient être tenus. C'est un scénario plausible, qu'une enquête interne sera chargée de confirmer ou d'infirmer. "Je ne peux pas être présent partout et si, dans une discussion informelle, certaines personnes ont sorti des paroles qui ont dépassé leur pensée, l'enquête le dira. Mais des instructions, ça ne nous viendrait même pas à l'esprit !" Du côté de Mediapart, le journaliste Fabrice Arfi, interrogé devant les caméras de L'Equipe TV, a confirmé les informations de sa rédaction. "Laurent Blanc a menti", affirme-t-il ainsi, lorsqu'il lui est annoncé que le sélectionneur des Bleus nie avoir tenu les propos qui lui sont rapportés par le site internet d'information. Droit dans ses bottes, François Blaquart poursuivait de son côté sur les nouveaux objectifs officiels de la formation française, dont le principal problème se situe dans les doubles nationalités. "Ça n'a rien à voir avec la couleur de peau, il y en a aussi qui viennent des pays de l'Est ou de pays latins. On a un lien extrêmement fort notamment avec nos départements d'outre-mer, qui prouve que des joueurs de couleur sont bien intégrés dans nos sélections. Le processus est amplifié avec le nouveau règlement de la Fifa." Un discours bien huilé donc. L'avenir et les preuves promises par Mediapart le démonteront, ou pas.