Blain: "Arriver en poule finale"

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Propos recueillis par Martin ROY , modifié à
A l'aube d'une double confrontation de tous les dangers face à l'Italie, ce week-end en ouverture de la Ligue mondiale, Philippe Blain fait un point sur la préparation de l'équipe de France ainsi que sur les ambitions de ses protégés. Le sélectionneur tricolore en profite pour analyser ce groupe B avant de s'attarder sur les cas Guillaume Samica et Earvin Ngapeth.

A l'aube d'une double confrontation de tous les dangers face à l'Italie, ce week-end en ouverture de la Ligue mondiale, Philippe Blain fait un point sur la préparation de l'équipe de France ainsi que sur les ambitions de ses protégés. Le sélectionneur tricolore en profite pour analyser ce groupe B avant de s'attarder sur les cas Guillaume Samica et Earvin Ngapeth. Philippe, comment s'est déroulée la phase de préparation à la Ligue mondiale ? Bien, on a essayé, dans le peu de temps imparti, de mettre tout le monde en forme pour débuter la Ligue mondiale. Il y a un bon état d'esprit. Les matches amicaux se sont bien passés même si l'opposition n'était pas du même niveau que celle que l'on va rencontrer ce week-end face à l'Italie. Quel est votre programme jusqu'à vendredi ? Aujourd'hui (mercredi, ndlr), on vient de s'installer dans notre hôtel. On a un petit décrassage cet après-midi et un entraînement le lendemain. Ensuite viendra le jour du match où on fera un petit travail vidéo. Comment abordez-vous cette Ligue mondiale 2011 ? On commence les qualifications olympiques et cela va durer environ quinze mois. Le fait que certains joueurs cadres comme Stéphane Antiga ou Oliver Kieffer aient arrêté nous a obligé à former un nouveau groupe. Cette première Ligue mondiale est à la fois un objectif en soi, et aussi la meilleure manière de voir comment ce groupe peut évoluer et quelle type de performance il peut nous apporter à court terme, et à plus long terme pour les qualifications olympiques. Quelles sont vos prétentions dans cette compétition ? L'objectif est d'arriver en poule finale, donc de finir parmi les deux premiers de notre poule. "La qualification aux Jeux sera aussi très difficile" Justement, comment jugez-vous ce groupe B, dans lequel figurent également Cuba et la Corée du Sud ? Difficile. Cuba est vice-champion du monde et l'Italie a fini demi-finaliste. Il va falloir en éliminer un des deux pour prendre une des deux premières places. Ce week-end, il faudra amasser le maximum de points. La qualification aux Jeux sera aussi très difficile, ce sera dans la même lignée. Comment expliquez-vous le renouvellement de l'effectif tricolore depuis le Championnat du monde ? Comme je le disais, nos deux joueurs d'expérience ont eux des pépins physiques, Oliver Kieffer au dos et Stéphane Antiga au genou. Ils ont dû mettre un terme à leur carrière internationale, malheureusement pour nous. Hubert Henno a quant à lui choisi d'arrêter pour se consacrer au club. Avec un calendrier annuel très chargé entre le club et l'équipe nationale, on sait qu'on doit s'attendre à des blessures. Il faudra arriver à remplacer ces joueurs-là. Rouzier, Maréchal, Pujol, Samica vont devoir prendre le leadership et arriver à nous qualifier aux JO. Pourquoi avoir choisi Guillaume Samica pour suppléer Oliver Kieffer en tant que capitaine du navire tricolore ? On est en train de construire un nouveau groupe. Guillaume, avec Pierre Pujol, est le joueur qui est dans l'équipe depuis le plus longtemps. Il était naturel, dans un premier temps, qu'il prenne cette place de capitaine pour aider à la construction de ce nouveau groupe. On verra par la suite comment les choses évoluent et qui sera le mieux placé pour occuper ce rôle-là. Le capitaine a certes un rôle dans l'équipe et en dehors du terrain, mais ce sont aussi les leaders de jeu qui font la qualité et les performances d'une équipe. Tout ne passe pas par le capitaine. "On est capable de faire du jeu agréable à regarder et efficace" Pensez-vous avoir à votre disposition un groupe solidaire ? Il y a un bon état d'esprit. On a beaucoup travaillé sur les besoins nécessaires pour constituer un groupe au quotidien car une équipe nationale, à la différence des clubs, vit 24h sur 24 ensemble. C'est aussi au travers de la compétition qu'on va voir comment ce groupe évolue, notamment dans les difficultés. Car dans la facilité, la dynamique est toujours bonne. Avez-vous déjà dans votre esprit un six majeur prêt à défier l'Italie? Il y a des choses qu'on a vu apparaître petit à petit mais il reste encore deux jours, on a encore le temps d'étudier tout cela. Pensez-vous avoir les armes pour contrarier cette sélection transalpine ce week-end? En terme d'expérience, ils vont certainement être mieux armés que nous. Ils ont une grosse puissance au service, une très bonne qualité de contre. Mais dans des moments comme ça, l'ambition, la détermination et l'envie d'aller chercher des résultats difficiles peuvent faire la différence. Bien sûr que j'y crois. D'autant que certains de mes joueurs sont peu connus des autres équipes, ils sont capables de saisir leur chance. On est capable de produire un jeu agréable à regarder et efficace. N'est-ce pas préjudiciable pour la sélection de se passer d'un élément de choix comme Earvin Ngapeth ? Earvin ne pouvait jouer la Ligue mondiale puisqu'il était suspendu par la Fédération française de volley-ball. Le préambule est qu'il faut tirer le bilan de la saison passée et une fois que ce sera fait, il pourra éventuellement réintégrer l'équipe nationale. Attendons que ce travail-là soit fait, et ensuite, il sera sélectionnable. Au niveau du championnat de France, c'est forcément l'un des plus performants. Mais il y a une différence entre la Ligue A et le niveau international. Une sélection n'est pas seulement un groupe de meilleurs joueurs posé sur une liste, c'est aussi un fonctionnement et une dynamique de groupe.