Biarritz souffle un grand coup

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Par Régis Aumont , modifié à
Biarritz a obtenu un succès capital, mardi soir, à l'occasion du centième derby basque de l'histoire. Face à un Aviron Bayonnais pas beaucoup mieux loti que lui, le BO, lanterne rouge avant ce match en retard de la 10e journée du Top 14, a arraché la victoire à la dernière seconde grâce à une pénalité de Peyrelongue (21-19). Pour le jeu, il faudra repasser.

Biarritz a obtenu un succès capital, mardi soir, à l'occasion du centième derby basque de l'histoire. Face à un Aviron Bayonnais pas beaucoup mieux loti que lui, le BO, lanterne rouge avant ce match en retard de la 10e journée du Top 14, a arraché la victoire à la dernière seconde grâce à une pénalité de Peyrelongue (21-19). Pour le jeu, il faudra repasser. Candidats à la phase finale, et donc aux places européennes, le Biarritz Olympique et l'Aviron Bayonnais sont loin du compte alors que la phase aller du Top 14 touche (déjà) à sa fin. Si bien que le derby basque, 100e du nom, revêtait ce mardi soir une importance encore plus grande que d'habitude. Cette rencontre de la 10e journée, ajournée il y a trois semaines et demie en raison du risque lié à une épidémie d'oreillons, n'a pas débouché sur un rugby champagne, loin de là, car l'enjeu a largement primé sur le jeu. Mais le BO, dernier e la classe avant la réception de son voisin et non moins ennemi historique, ne s'en plaindra pas tant seule la victoire comptait. La deuxième seulement de la saison acquise sur la scène hexagonale. Pour planter le décor de ce derby toujours haut en couleurs, il suffit de se reporter à la septième minute. Sur une action bayonnaise conclue par un essai d'Aretz Iguiniz refusé à posteriori, une bagarre éclate loin de l'action. Des coups de poing s'échangent jusqu'à ce qu'un spectateur entré sur le pré ne se fasse plaquer par Benjamin Boyet. Un spectateur qui n'est autre que le père d'Imanol Harinordoquy, venu en aide à son fils malmené par Jean-Jo Marmouyet (7e) ! Une «générale» quelque peu cocasse mais payée chère par l'Aviron qui se voit ainsi refuser l'essai et pénaliser par l'arbitre irlandais Fitzgibbon. Heymans: "C'est bouillant, c'est chaud" Dommage car les occasions d'essai seront rares dans ce choc. Peu de belles envolées mais beaucoup de combat, comme le résuma à la fin du premier acte un Cédric Heymans qui vivait son premier derby basque : "C'est bouillant, c'est chaud." A ce moment-là, les Biarrots menaient de six longueurs (12-6) grâce à deux pénalités de Julien Peyrelongue et deux drops de Damien Traille contre deux pénalités de Boyet. Biarritz, qui n'alignait que trois des quinze titulaires du déplacement au Racing-Métro vendredi dernier et toujours privé de son maître à jouer Dimitri Yachvili (cuisse gauche), démarrait mieux la seconde période, il est vrai à un de plus suit eau carton jaune récolté par Renaud Boyoud juste avant la mi-temps. Peyrelongue ajoutait six points supplémentaires au pied pour donner au BO son plus gros avantage de la soirée (18-6, 53e). Accablés par les fautes, les Bayonnais se remettaient en selle grâce à deux pénalités de Boyet (18-12, 65e). Mais une minute plus tard Troy Flavell laissait ses équipiers à 14 suite à un plaquage haut sur Ian Balshaw. Une infériorité numérique très bien gérée par les visiteurs qui, grâce à une belle inspiration au pied de Boyet, allait amener le seul essai de la rencontre marqué par Thibaut Lacroix au nez et à la barbe de Biarrots soudainement menés, ce pour la première fois, à huit minutes du terme (18-19, 72e). Sonnés, dans une ambiance plombée, les Biarrots plongeaient tout droit dans la crise. Mais une dernière poussée des avants allait changer la donne quand l'arbitre irlandais pénalisait une nouvelle fois les Bayonnais dans la dernière minute. A 40 mètres, légèrement excentré, Peyrelongue ne tremblait pas pour envoyer le ballon entre les barres et délivré tout un stade alors suspendu à sa botte (21-19, 80e). Loin d'être sorti d'affaire, le BO, très pénalisé par les doublons Coupe du monde, s'est évité un nouveau gros mal de tête et a cédé sa dernière place au LOU qui compte néanmoins deux matches de moins. Pour Bayonne, loin des ambitions nées d'un recrutement clinquant, la saison continue de s'écrire en pointillés.