Biarritz se remet dans le vent

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Par Matthieu ABADIE , modifié à
Condamné à la victoire avec bonus offensif, vendredi, face à Trévise, Biarritz a rempli sa mission en s'imposant (29-12) dans le cadre de la 4e journée de H-Cup. Menés 3-12 à la pause, les Biarrots ont su inverser la tendance, portés par le vent, et inscrire les quatre essais tant désirés, le dernier survenant à une minute du terme par Héguy. Ce succès bonifié permet au BO de se replacer dans la course à la qualification.

Condamné à la victoire avec bonus offensif, vendredi, face à Trévise, Biarritz a rempli sa mission en s'imposant (29-12) dans le cadre de la 4e journée de H-Cup. Menés 3-12 à la pause, les Biarrots ont su inverser la tendance, portés par le vent, et inscrire les quatre essais tant désirés, le dernier survenant à une minute du terme par Héguy. Ce succès bonifié permet au BO de se replacer dans la course à la qualification. Tout commence en effet très mal pour le BO dans cette rencontre. En réalité, au cours du premier acte, rien ne va dans le sens du club basque. Trévise, qui a choisi avec le gain du toss de jouer vent dans le dos, prend le contrôle du match grâce au pied de Kristopher Burton, qui passe les deux premières pénalités. Mené, le BO se voit ensuite privé de son fer de lance, son capitaine emblématique, Imanol Harinordoquy, touché au genou dès la 25e minute et contraint de céder sa place. Seule éclaircie au milieu de la tempête annoncée par le malheureux sortant, le carton rouge reçu par Francesco Minto dans la foulée, pour un coup de boule gratuit asséné à Lesgourgues. Le demi de mêlée biarrot disputera d'ailleurs le dernier quart d'heure d'un premier acte à oublier dans les vapes, et devra céder sa place à la pause. Une pause qui sanctionne la pâle prestation biarrote d'un cinglant 12-3 en faveur de Trévise. Le scénario de la seconde période, appelé de leurs voeux par les hommes de Lagisquet, est simple : profiter de l'appui du vent pour jouer dans le camp italien ainsi que de leur supériorité numérique, afin d'aller chercher la victoire bonifiée. Un scénario que l'on pense ficelé moins d'un quart d'heure après le retour des vestiaires, puisque Balshaw (45e) et Haylett-Petty (52e) sont allés à dam. Biarritz a fait la moitié du chemin et passe devant (15-12) pour la première fois de la rencontre. Pourtant, Trévise vend chèrement sa peau, emmené par un Botes inspiré. Le demi-de-mêlée du Benetton multiplie les petites chandelles, contre le vent, souvent récupérées par ses partenaires. Une joie toute mesurée au coup de sifflet final Le temps passe ainsi, jouant inévitablement contre le BO. Il faut ainsi attendre la 73e minute, et un essai signé Lauret, pour voir Biarritz prendre le large au score et s'offrir huit dernières minutes de folie. Une folie qui gagne Aguiléra, toujours balayé par les vents et la pluie, mais qui pousse son équipe comme un seul homme. La prédiction d'Imanol Harinordoquy se vérifie finalement à une minute de la sirène : à la suite d'un lancer de Heguy enfin assuré, le paquet d'avants basques avance sur vingt mètres, une guerre des tranchées s'engage sur la ligne italienne, jusqu'à ce que le talonneur, remplaçant de Benoît August, ne s'extirpe du regroupement pour aller aplatir ! Aguiléra exulte, la victoire est évidemment acquise, mais surtout le point de bonus tant désiré ! Pas de joie excessive, pourtant, dans les rangs du BO quelques minutes après le coup de sifflet final, mais plutôt la sensation d'un immense soulagement. Comme le sentiment d'avoir survécu à la noyade au milieu de la tempête. En espérant, secrètement, que la victoire du soir fera enfin tourner le vent.