Barcella, le miraculé

  • Copié
Benoît CONTA , modifié à
A quelques heures de l'entrée du XV de France en Coupe du monde face au Japon, notre série de portraits des 30 Bleus sélectionnés touche à sa fin. Le 30e et dernier portrait concerne donc Fabien Barcella. Blessé depuis un an, le pilier gauche s'est rétabli à temps pour faire le voyage en Nouvelle-Zélande. S'il est bien à 100%, sa présence pourrait faire quelques dégâts.

A quelques heures de l'entrée du XV de France en Coupe du monde face au Japon, notre série de portraits des 30 Bleus sélectionnés touche à sa fin. Le 30e et dernier portrait concerne donc Fabien Barcella. Blessé depuis un an, le pilier gauche s'est rétabli à temps pour faire le voyage en Nouvelle-Zélande. S'il est bien opérationnel, sa présence pourrait faire quelques dégâts. "Il faut tout relativiser, après un an et deux mois de galères, pouvoir rejouer au rugby, c'est une très, très grande joie". Alors qu'il ne savait pas encore s'il allait en Nouvelle-Zélande avec le XV de France, Fabien Barcella était déjà tout heureux d'avoir pu refouler la pelouse, lors du deuxième test-match face à l'Irlande (26-22). Un an auparavant, le Biarrot subissait en effet une rupture du tendon d'Achille lors d'un match amical. Un coup d'arrêt pour la carrière du joueur, alors que cette dernière venait à peine de démarrer. Car s'il a bien 27 ans, Fabien Barcella ne tutoie le très haut niveau que depuis quatre ans, après avoir longtemps ramé. Formé du côté de Valence d'Agen, puis au Stade Toulousain, le pilier gauche ne parvient pas à se faire sa place dans l'équipe de Guy Novès, et repart donc faire ses armes en Fédérale 1, dans son premier club. C'est là qu'Henry Broncan le repère, et lance sa carrière professionnelle du côté d'Auch, alors en Pro D2. Mais l'apprentissage est difficile. "Ses coéquipiers avaient souvent pitié de lui à l'entraînement car à chaque séance de mêlée, il se faisait tordre par Pascal Idieder", explique Broncan, sur 20minutes.fr. " C'est un furieux de muscu" Mais le gamin s'accroche, et se renforce en salle de muscu. "C'est un furieux de muscu. Il nous fatiguait avec ça, il n'arrêtait pas de nous parler de son mentor, un type qui tenait une salle à Auch. Il fallait le freiner sinon il aurait passé ses journées à lever de la fonte", lâche son pote Jérôme Cholley, toujours sur le site du quotidien gratuit. Sa progression est alors fulgurante, et il dispute son premier match avec le maillot frappé du coq, en mars 2008. Le colosse s'engage ensuite pour le BO, et lance alors définitivement sa carrière. 2009 sera donc l'année Barcella, et les avants de la Nouvelle-Zélande, en juin, et de l'Afrique du Sud, en novembre, s'en souviennent encore. Pilier ultra-mobile, le bonhomme participe au pliage en règle des avants adverses en mêlée, en compagnie de Servat et Mas. Sur le jeu, sa vitesse de course et sa dextérité, inhabituelles pour un pilier, en font un danger permanent, que ce soit en phase offensive ou défensive. Autant de qualités qui ont poussé Marc Lièvremont à l'intégrer à son groupe pour la préparation, en espérant une guérison à temps. Reste désormais à lui rendre cette confiance...