Ascenseur pour l'échafaud ?

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L.D. , modifié à
Qui rejoindra Lyon la saison prochaine en Top 14 ? La finale d'accession de Pro D2 oppose dimanche, à Agen, le SC Albi à l'Union Bordeaux-Bègles. Une première pour les Girondins quand les Tarnais ont déjà passé cet écueil à deux reprises. Mais, pour l'avoir payé par le passé, ces derniers savent que le plus dur peut-être attendra les vainqueurs de ce choc une fois promus parmi l'élite.

Qui rejoindra Lyon la saison prochaine en Top 14 ? La finale d'accession de Pro D2 oppose dimanche, à Agen, le SC Albi à l'Union Bordeaux-Bègles. Une première pour les Girondins quand les Tarnais ont déjà passé cet écueil à deux reprises. Mais, pour l'avoir payé par le passé, ces derniers savent que le plus dur peut-être attendra les vainqueurs de ce choc une fois promus parmi l'élite. Des sourires d'un côté, des grimaces de l'autre. Des larmes de joie pour les uns, de tristesse pour les autres. Et peut-être un peu des deux pour deux joueurs, Michel Denêtre et François Tisseau, qui porteront pour la dernière fois le maillot albigeois dimanche avant de rejoindre l'Union Bordeaux-Bègles la saison prochaine. Deux équipes qui se retrouvent dimanche, à Agen, en finale d'accession de la Pro D2, avec, comme dans toute finale, un vainqueur d'un côté et un vaincu de l'autre, un club qui rejoindra le LOU en Top 14 la saison prochaine et l'autre qui continuera son aventure dans l'antichambre de l'élite. Choc final d'une saison qui aura consacré les Lyonnais de Raphaël Saint-André, cette finale sonne comme une belle entre l'équipe girondine, qui avait mis fin brutalement à l'aller à la série de six victoires consécutives du SCA en début de saison (47-9, 7e journée), et la formation tarnaise, laquelle avait su prendre sa revanche au retour dans son jardin (27-8, 22e journée). "J'espère que l'on se retrouvera pour jouer l'accession et pour savoir quelle équipe est finalement la meilleure", disait à l'issue de ce match retour Henry Broncan, le manager albigeois, rapporte Sud Ouest. Albi, l'exception... Les deux équipes y sont. Après avoir éliminé respectivement Grenoble (19-12) et Mont-de-Marsan (21-16) en demi-finales, Girondins et Albigeois sont à 80 minutes, ou peut-être un peu plus, du Top 14. Une récompense qui peut se transformer en cadeau empoisonné si l'heureux promu n'est pas préparé à affronter les grosses armadas de l'élite. Le SC Albi, qui a fait le yoyo ces deux dernières années, retrouvant cette saison la Pro D2 après un court passage par le Top 14, ne le sait que trop bien. Une sanction dont a fait les frais par le passé Mont-de-Marsan, relégué en 2009 un an après avoir remporté la finale d'accession, et à laquelle l'US Dax, condamnée sportivement, n'a échappé en 2008 qu'à la faveur des déboires financiers du... SCA cette même année. Même le Stade Rochelais, promu la saison dernière aux dépens du Lou et qui savait pourtant très bien à quoi s'en tenir, n'a pas réussi cette saison ce qu'Albi reste la dernière équipe à avoir accompli (promu en 2006, maintenu en 2007, relégué administrativement en 2008): conserver sa place parmi l'élite gagnée la saison précédente en finale d'accession. Les Albigeois du sorcier Henry Broncan sont prévenus. Mais finalement c'est peut-être l'Union Bordeaux-Bègles, né de la fusion en 2006 du Stade bordelais et du Club athlétique Bordeaux-Bègles Gironde et novice à ce niveau, qui semble le mieux armé pour parer à un éventuel futur dans le Top 14. Fort d'un bassin de population important, et donc de perspectives économiques réelles, l'UBB est un club attractif qui a déjà ainsi attiré dans ses filets, sans même l'assurance de jouer à l'échelon supérieur la saison prochaine, Leroy Houston (24 ans ; 1,91m, 117kg), le troisième-ligne centre des Queensland Reds, ou encore l'expérimenté Bruce Reihana (35 ans ; 1,83m, 86kg), l'ancien All Black (4 sélections) qui évoluait depuis plus d'une décennie à Northampton. Un recrutement haut de gamme, qui n'est pas sans rappeler ceux effectués en leur temps par Toulon et le Racing-Métro 92, les nouveaux riches du Top 14, lequel va dans le sens d'un rugby professionnel de plus en plus offert aux grandes villes (Lyon, Montpellier...). Reste qu'il n'est en rien une garantie. Et qu'Albi vendra chèrement sa peau dimanche à Armandie.