Antonetti n'est jamais tranquille

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Par François Quivoron , modifié à
Le Stade Rennais, déjà éliminé de la Ligue Europa, a un dernier match à jouer jeudi sur la pelouse de l'Atletico Madrid. Frédéric Antonetti, l'entraîneur du club, a profité de la conférence de presse avant le départ vers l'Espagne pour se plaindre du traitement médiatique dont souffrirait son équipe. Selon lui, les attentes sont disproportionnées par rapport aux moyens du club.

Le Stade Rennais, déjà éliminé de la Ligue Europa, a un dernier match à jouer jeudi sur la pelouse de l'Atletico Madrid. Frédéric Antonetti, l'entraîneur du club, a profité de la conférence de presse avant le départ vers l'Espagne pour se plaindre du traitement médiatique dont souffrirait son équipe. Selon lui, les attentes sont disproportionnées par rapport aux moyens du club. Le Stade Rennais n'a plus rien à espérer de la Ligue Europa. Le club breton, déjà hors course pour les seizièmes de finale, se rend à Madrid et affronte l'Atletico jeudi pour l'honneur. "Ce n'est pas un match amical mais je le prends comme un match de préparation. Ce sera un match de prestige. Si le résultat est au bout, ça met les choses en valeur", estime Frédéric Antonetti sur le site officiel du club. Pourtant, il n'y a pas grand-chose à mettre en valeur dans la campagne européenne des Rennais, qui n'ont pas gagné un match dans une poule tout de même assez relevée. Comme il en a l'habitude, l'entraîneur corse va en profiter pour donner "une chance à ceux qui n'ont pas beaucoup de temps de jeu et qui reviennent de blessure", dans l'optique d'étoffer son groupe pour les deux derniers matches de Ligue 1 avant la trêve (à Ajaccio et contre Bordeaux). Une tranche de vie somme toute normale d'un club de l'élite, si les derniers jours n'avaient pas une nouvelle fois rappelé le tempérament bouillant d'Antonetti. Son résonnant coup de gueule contre Georges Mandjeck, le week-end dernier lors du match contre Brest (1-1), a beaucoup fait parler. "Je le regrette complètement. Ce sont les 5% de mon attitude que je déteste. Je l'ai dit aux joueurs et à Georges. Il y a la forme où j'ai complètement tort et puis il y a le fond où j'ai complètement raison", se justifie le coach des Rouge et Noir. Ce n'est pas la première fois que des éclats de voix se font entendre cette saison. Après la défaite à Glasgow (3-1) début novembre, Antonetti avait déjà eu une explication de texte avec Patrick Le Lay, le président rennais. Et son discours, empreint de fatalisme, qu'il maintient depuis plusieurs semaines, semble tout droit adressé à ses dirigeants, mais aussi aux observateurs. "Il y a un esprit négatif autour de notre équipe" Peut-être pour protéger ses joueurs, l'entraîneur de Rennes regrette les attentes trop élevées qui pèsent selon lui sur l'équipe. "Il y a un esprit négatif autour de notre équipe. Je le dis haut et fort. C'est ce qui explique parfois mon ras le bol. Tout part et revient au terrain. Le week-end dernier, j'avais l'impression que Brest jouait les trois premières places et nous les trois dernières, lance Antonetti avec une pointe d'ironie. C'est ce que je ressens. On gagne à Lyon, c'est Lyon qui perd. On gagne à Marseille, c'est Marseille qui perd. On gagne contre Lorient en faisant un très bon match, c'est parce que Lorient n'a pas été à la hauteur. C'est un peu caricatural, mais c'est presque ça." C'est en tout cas son leitmotiv depuis le début de la saison: rappeler chaque semaine que son effectif n'est peut-être pas aussi fourni que les grosses écuries de Ligue 1, mais qu'il parvient à en tirer le maximum sans que son travail soit reconnu à sa juste valeur. "On est la seule équipe à avoir fait la Coupe d'Europe avec un budget équilibré voire bénéficiaire, tout le monde s'en fout. On est cinquième du championnat, j'ai l'impression que j'entraîne une équipe qui est quinzième, regrette encore l'entraîneur rennais. Ce qui me déçoit le plus, c'est que l'on ne tienne pas compte du fait que 70% des joueurs n'avaient jamais joué en première division avant mon arrivée. Cela, j'en suis très fier. Et en ayant des résultats." Après l'ultime sortie de Rennes en Ligue Europa à Madrid, le club pourra se pencher quasi exclusivement sur la Ligue 1 et viser un potentiel podium autour duquel le club breton tourne depuis plusieurs saisons sans jamais arriver à ses fins. C'est peut-être ça qu'il manque au Stade Rennais pour qu'Antonetti soit enfin tranquille...