A quoi sert le Masters de Londres ?

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MASTERS - Richard Gasquet dispute son premier match, lundi soir face à Juan Martin Del Potro.

L’info.  C’est la dernière étape d’une longue saison commencée en janvier dernier avec l’Open d’Australie. Pour cette der des ders, le Masters qui commence lundi à Londres réunit les huit meilleurs joueurs de la saison (excepté Andy Murray, blessé). Mais quel est réellement l’intérêt de cette compétition ?

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Des points en jeu. A sa création en 1970, le Masters n’était qu’un "simple tournoi exhibition de fin d’année", rappelle l’ancien tennisman français Jean-Paul Loth. "L’occasion pour le public de voir jouer une dernière fois leurs stars". Mais depuis trois ans, les joueurs présents dans ce tournoi de prestige gagnent désormais des points. Dans ce tournoi, les huit meilleurs joueurs sont répartis en deux poules de quatre. Chaque victoire dans ce mini-championnat rapporte 200 points. En accédant à la finale, les deux chanceux gagnent 400 points. Enfin, le vainqueur du tournoi empoche 500 points supplémentaires. Si un joueur gagne le Masters sans perdre une seule rencontre, il peut glaner 1.500 points au total, soit 500 de plus qu’un Masters 1.000 et 500 de moins qu’un tournoi du Grand Chelem. En 2012, Novak Djokovic avait réalisé ce sans-faute en battant Roger Federer en finale (7-6, 7-5).

La place de n°1 mondial à la clé. Pour donner un peu plus de piment à la compétition, Novak Djokovic et Rafael Nadal vont se disputer la place de n°1 mondial à Londres. A l’heure actuelle, c’est l’Espagnol qui domine la hiérarchie mondiale. Mais après son succès à Bercy, "Djoko" peut encore espérer lui ravir ce prestigieux fauteuil en fin d’année. Avec 1.420 points de retard au classement ATP, le Serbe devra miser sur plusieurs faux pas de "Rafa". Si le Majorquin gagne deux matches de poule, il est assuré de terminer à la première place à la fin de la saison.

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Un sacré jackpot avant les vacances. Gagner le Masters en fin de saison, c’est une prime supplémentaire pour le vainqueur. Et la carotte est importante. Sans perdre un seul match, à l’instar de Djokovic l’année dernière, le vainqueur empoche un chèque de 1,76 million de dollars (1,39 million d’euros). Pour avoir un ordre de comparaison, le lauréat de Roland-Garros ne gagne "que" 1,25 million d’euros, mais pour deux semaines de tournoi et des matches en cinq manches. Le Masters de Londres est une manne pour tous les joueurs. Même les deux remplaçants (Jo-Wilfried Tsonga et le Canadien Milos Raonic) repartiront avec une enveloppe de 70.000 dollars (52.000 euros).

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Pas le tournoi de l’année non plus. "Il est évident que ce tournoi est important pour les huit meilleurs joueurs", estime Jean-Paul Loth. Il n’y a qu’à voir la bataille que se sont livrés Richard Gasquet,  Stanislas Wawrinka et Milos Raonic pour faire participer à ce prestigieux tournoi. "Mais je ne pense non plus que ce soit le tournoi de l’année", renchérit l’ancien tennisman français, Jean-Paul Loth. "Je pense qu’ils privilégient en premier lieu les tournois du Grand Chelem et la Coupe Davis. Le Masters arrive dans un troisième wagon, avec certainement les Masters 1.000". Et de conclure : "si le Masters n’existait pas, l’intérêt tennistique de la saison n’en souffrirait pas. En revanche, imaginez une seconde une saison sans Roland-Garros…"