A l'Euro, PES oui, Twitter non

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FOOT - Vous ne connaîtrez pas les états d'âme des joueurs pendant la compétition.

En dehors des entraînements et des matches officiels, les footballeurs devraient passer pas mal de temps sur leur console de jeux. Mais ils ne devraient pas trop s'attarder sur les réseaux sociaux comme le site de microblogging Twitter. On ne lira donc pas les petites piques de Wayne Rooney adressées à ses adversaires ni les prises de bec de Samir Nasri avec la presse anglaise. Et pour cause, les entraîneurs préfèrent verrouiller la communication du groupe plutôt que de retrouver l'annonce de la composition de l'équipe quelques heures avant le coup d'envoi sur le compte d'un joueur.

Ce que dit le règlement. C'est le vide sidéral ! Contactée par Europe1.fr, l'UEFA confie qu'il n'existe "aucune règle spécifique sur ces questions des réseaux sociaux". L'organisation chargée d'organiser l'Euro préfère renvoyer la balle aux fédérations de chaque pays. En gros, "débrouillez-vous avec vos joueurs, ce n'est pas notre problème". Seule limite, celle imposée par le règlement disciplinaire de l'UEFA (à lire ici). Comme sur le terrain ou dans les journaux, un joueur ne pourra pas insulter un arbitre sur Twitter sans s'exposer à des poursuites. Mais rien de plus.

Les interdictions. Pour éviter les éventuelles gaffes, certaines sélections ont préféré trancher dans le vif en interdisant purement et simplement l'utilisation des réseaux sociaux pendant toute la durée de la compétition. C'est notamment le cas du Danemark qui a pris cette décision la semaine dernière. Pour l'instant, aucune autre des 15 équipes n'a choisi cette solution draconienne.

Danemark

Les limites. Il y a les interdictions et les vives recommandations. Certains sélectionneurs n'ont pas choisi la méthode Morten Olsen, le coach danois, de peur de passer pour des ayatollahs de la communication. Avertir chaudement et non pas interdire. Laurent Blanc fait partie de cette école. Selon une information révélée par le JDD, le coach des Bleus a évoqué le sujet avec ses joueurs. "Vous avez un devoir de confidentialité", a prévenu le "président". "Il y a danger à s’épandre sur Twitter, Facebook ou des blogs. Il faut avoir une vigilance extrême, en ces temps de vie commune. Ça peut partir en vrille pour une réflexion, un état d’âme, dont les médias s’empareront tout de suite..." Une impression partagée par Joachim Löw, le sélectionneur de l'Allemagne, dans une interview à l'hebdomadaire Die Zeit. Lui a carrément donné des règles claires à ses troupes : "la vie du vestiaire, le contenu des discussions d'équipe, la tactique, les blessures et ainsi de suite sont tabous. Tout comme la vie privée des coéquipiers et de l'encadrement". En résumé, vous connaîtrez certainement le menu de la cantine de la Mannschaft et les morceaux de musique écoutés par les Bleus, mais vous ne saurez rien sur la stratégie, la composition, les états d'âme des joueurs,…

Cabaye-Nasri-Ben-Arfa

Le flou. L'encadrement de certaines équipes a choisi de ne pas choisir ! Dans ce groupe, celui des abstentionnistes, l'Angleterre n'a édicté aucune règle car très peu de joueurs ne sont fans des réseaux sociaux. Une zone d'ombre également bien résumée par la règle de la fédération italienne : "pas d'interdiction, c'est juste une question de bon sens". Une règle qui promet quelques surprises pendant la compétition.

L'Espagne a déjà gagné. La Roja, déjà championne du monde et championne d'Europe, a déjà remporté haut la main ce match-là. Le staff avait d'abord purement et simplement interdit Twitter et Facebook à ses joueurs. Le milieu de terrain du Barça, Cesc Fabregas, avait d'ailleurs averti ses followers sur le site de microblogging, vendredi dernier : "à partir d'aujourd'hui, nous ne sommes plus autorisés à utiliser les réseaux sociaux. J'espère que je serai avec la Coupe d'Europe sur la prochaine photo que je posterai. A bientôt !"

From today we are not allowed to use social networks, I wish that the next picture I post will be with the Euro Cup. See you soon!Jun 01 via Twitter for BlackBerry®FavoriteRetweetReply

Mais le gardien et capitaine Iker Casillas a montré l'exemple en continuant le week-end dernier à poster des éléments sur sa page Facebook. Résultat, le staff est revenu sur sa décision, lundi. Visiblement très content, le même Fabregas a appris la bonne nouvelle à ses fans : "Bonne nouvelle ! Nous sommes finalement autorisés à utiliser les réseaux sociaux. Nous resterons en contact durant l'Euro !".

Good news! Finally we are allowed to use social networks so we will be in contact during the Euro Cup! We keep in touch!Jun 04 via Twitter for BlackBerry®FavoriteRetweetReply