2007: Encore raté, les Bleus

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Sylvain LABBE , modifié à
Suite et fin de nos rétrospectives. En 2007, bientôt dix ans après le triomphe des footballeurs, l'équipe de France de Bernard Laporte espère à son tour profiter à plein du statut de pays hôte de cette sixième édition. Las, malgré un nouvel exploit aux dépens des All Blacks, les Bleus ne confirment toujours pas et les Boks sont de retour au sommet.

Suite et fin de nos rétrospectives. En 2007, bientôt dix ans après le triomphe des footballeurs, l'équipe de France de Bernard Laporte espère à son tour profiter à plein du statut de pays hôte de cette sixième édition. Las, malgré un nouvel exploit aux dépens des All Blacks, les Bleus ne confirment toujours pas et les Boks sont de retour au sommet. La Coupe du monde revient en Europe pour la troisième fois dans sa jeune histoire et c'est à la France, qui a prouvé toute sa capacité à accueillir de grands évènements avec le succès du Mondial de football en 1998, d'avoir l'honneur d'accueillir la compétition. Une reconnaissance pour le rugby hexagonal, dont le projet dans la tradition, plébiscité par le Board, a supplanté le candidat anglais et son idée novatrice de tournoi à deux vitesses, qui met à mal le principe de solidarité entre grandes et petites nations de la planète rugby. Cette sixième édition, dont le taux de remplissage des stades dépasse les 95%, marque justement la montée en puissance des nations du Pacifique, à l'image des Fidji, quand les nations celtes affichent un recul inquiétant. La France a eu le meilleur sur son rival éternel dans la coulisse, elle doit pourtant s'incliner une fois encore sur le terrain. Une désillusion de plus qui n'empêche pas les Bleus, fidèles à la tradition jusqu'au bout, d'infliger un nouveau camouflet à des All Blacks réputés une fois encore imbattables (voir par ailleurs). Désavouée par l'IRB, l'Angleterre, tenante du titre pourtant vieillissante, prend un malin plaisir à s'inviter aux dépens du pays hôte, écarté en demi-finale, une troisième fois dans un match pour le titre suprême. La recette est simple : un pack solide, qui broie les Wallabies en quart de finale (12-10), et un Jonny Wilkinson à la baguette, mais ne suffit pas -aucun vainqueur n'a jamais conservé son titre- à bousculer en finale des Springboks de retour au plus haut niveau. Douze ans après son premier sacre à domicile, l'Afrique du Sud, qui a déjà balayé le XV de la Rose (36-0) en phase de poules, renaît, victorieuse d'une finale soporifique (15-6), dans un rugby ultra-physique et destructeur, impitoyable en demi-finale (37-13) pour l'Argentine, révélation de la compétition, qui s'installe sur le podium (3e). LES BLEUS DANS LA COUPE : Ecrasés par la pression devant leur public, les Bleus de Bernard Laporte, pour avoir trébuché dès le match d'ouverture au Stade de France devant l'Argentine (12-17), s'offrent un parcours périlleux en phase finale. A Cardiff, face aux éternels All Blacks, l'exploit est encore au rendez-vous (20-18). Comme le coup de pouce du destin, qui prend la forme d'un essai litigieux accordé aux Français. Mais quatre ans après la douche froide de Sydney, l'Angleterre barre une fois encore le chemin de la finale à des Tricolores sans ressort et incapables d'élever leur niveau de jeu dans une demi-finale accablante, où le seul essai, consécutif à une bourde monumentale de Damien Traille, est offert aux Anglais après 79 secondes de jeu. La botte de Wilkinson fera le reste. Six jours plus tard, dans un Parc des Princes sinistre, le parcours tricolore s'achève comme il avait débuté. Par un second revers face aux Pumas (34-10). L'humiliation est définitive. UN JOUEUR DANS LA COUPE : Dans un tournoi marqué par la maestria du duo de demis argentin, Pichot-Hernandez, mais aussi par le retour de Jonny "gâchette" Wilkinson, c'est pourtant une fois encore un ailier qui va mériter le titre de meilleur joueur de la compétition. Au sein d'une équipe sud-africaine dominante, Bryan Habana explose, irrésistible pour ses adversaires et capable d'inscrire la bagatelle de huit essais -record de Jonah Lomu égalé- en sept matches. Avec Percy Montgomery, les Boks possèdent le meilleur buteur de cette édition (105 points), mais donc aussi l'arme fatale avec cette gazelle d'1,80m pour 94 kilos à la pointe de vitesse redoutable, qui méritait bien le titre de meilleur joueur IRB de l'année. UNE HISTOIRE DANS LA COUPE : Toute la passion, l'esprit de corps et la fierté d'une nation s'exprime dès le match d'ouverture quand sur la pelouse du Stade de France, l'essai d'Ignacio Corleto, joueur du Stade Français, crée la sensation de cette Coupe du monde avec la victoire des Pumas argentins sur la France, pays organisateur KO debout. La formidable épopée des Pumas, parias du rugby international, est en marche. Elle ne s'achèvera que près de deux mois plus tard sur la troisième marche du podium. Un résultat inespéré.