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Antoine Bienvault / Crédits photo : Manan VATSYAYANA / AFP
Les prédicateurs en ligne, qui s'improvisent imams, sont suivis par de très nombreux jeunes sur YouTube, Instagram et TikTok. Problème : ils n'ont aucune formation donc aucune légitimité. Et ils diffusent pour beaucoup d'entre eux une vision très dure de l'islam. Un phénomène qui inquiète les imams.

Les réseaux sociaux sont devenus l'outil privilégié par certains imams pour prêcher un islam ultra-rigoriste. Des prédicateurs 2.0 qui se servent de YouTube, Instagram ou TikTok pour prêcher l'islam le plus rigoriste auprès de millions d'abonnés, souvent très jeunes. Problème, ces guides religieux autoproclamés n'ont pour la plupart aucune formation théologique. 

"Ne pas mettre trop de maquillage pour être une bonne musulmane"

Des discours moralisateurs et des consignes rigoristes, tel est le ton majoritairement employé par ces prédicateurs des réseaux sociaux. "Ne pas mettre trop de maquillage pour être une bonne musulmane", recommande par exemple l'un d'eux. Un autre se filme en expliquant qu'on ne peut pas être musulman si l'on ne pratique pas la prière. "Si une personne qui se dit musulman refuse de prier, elle est sortie de l'islam. Elle n'est pas muslim", déclare-t-il.

"Ils confondent la pratique et la foi"

Une interprétation du Coran complètement absurde, selon Tareq Oubrou, grand imam de Bordeaux. "C'est de la débilité. Ils confondent la pratique et la foi. Aucun théologien ne dirait à un musulman qui néglige la prière que c'est une faute. Il y a un discours vraiment ignorant, ce sont des gens qui sont en train de théoriser la marginalisation des musulmans ! Déjà, le musulman a du mal à s'intégrer dans le monde. Si on lui ajoute des obligations religieuses, il risque de perdre sa foi et de perdre sa vie sociale", lance-t-il.

Il constate tout de même que certains jeunes sont très sensibles à ce type de contenus en ligne. Un véritable fléau selon lui, d'autant que ces prédicateurs sans légitimité sont suivis par des millions d'internautes sur les réseaux sociaux.