procès vol rio paris 1:22
  • Copié
David Montagné, édité par Gauthier Delomez , modifié à
Le procès du crash du vol Rio-Paris le 1er juin 2009 s'est ouvert ce lundi. Les représentants d'Air France et d'Airbus ont réaffirmé lundi ne pas avoir commis de "faute" et exprimé leur "compassion" envers les familles des victimes, suscitant la colère de certains proches. L'un d'entre eux a vivement réagi lors de cette première audience.

Une prise de parole remarquée au premier jour du procès du vol Rio-Paris. Les représentants de la compagnie Air France et d'Airbus ont réaffirmé ne pas avoir commis de "faute" dans le crash de l'avion, le 1er juin 2009, qui a causé la mort de 228 personnes. S'ils ont en outre exprimé leur compassion envers les familles, les explications n'ont pas convaincu Philippe Linguet. Ce dernier, qui a perdu son frère dans l'accident, a tenu à se lever dans la salle et à interpeller les représentants des deux géants français de l'aérien.

"J'ai explosé. J'ai dit 'Honte à vous messieurs. Ça fait 13 ans et demi que vous ne nous parlez pas, que vous nous méprisez, et aujourd'hui vous venez parler de respect, de solidarité envers les familles de victimes, c'est inacceptable'", raconte-t-il au micro d'Europe 1.

"Il fallait que notre cœur parle"

Philippe Linguet explique que l'un des porte-paroles d'Airbus "a parlé de cinq millions de personnes transportées tous les jours par (le groupe), mais ce n'est pas ce qu'on lui demande. Nous, ce qu'on lui demande, c'est nos 228 passagers qui sont disparus. Il était totalement hors sujet", tonne ce proche d'une victime de l'accident.

"Il fallait que ça sorte, il fallait que notre cœur parle", poursuit Philippe Linguet, qui s'attend à un procès difficile. "Je pense que ça va être terrible, mais on ne lâchera rien. Ça fait 13 ans que l'on se bat, on sera toujours là et lors de nos témoignages, je pourrai dire réellement ce que je pense d'Airbus. Et là, c'est eux qui vont m'écouter, sans m'interrompre", prévient-il, non sans amertume.