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Benjamin Peter , modifié à
Mercredi, Hugues Moutouh, le préfet de l'Hérault, a demandé aux forces de l'ordre de contrôler et de verbaliser les femmes portant le voile intégral. Un phénomène en recrudescence selon lui. Sur le terrain, les forces de l'ordre sont plus prudentes. Pour eux, il n'y a pas d'augmentation du port du voile intégral.
REPORTAGE

Le masque anti-Covid, oui. Le voile intégral, non. C'est en substance le message du préfet de l'Hérault diffusé via un communiqué en début de semaine. Hugues Moutouh soupçonne des femmes issues de mouvance islamiste de profiter de l'obligation du port du masque dans certaines zones pour porter un niqab, interdit par la loi depuis 2010. Des cas isolés, répondent les policiers sur le terrain. Europe 1 s'est rendu sur place pour faire l'état des lieux avec les forces de l'ordre et les fidèles.

"Pas de fait récurrent", assurent les policiers montpelliérains

"On a a pas de faits récurrents par rapport au port du voile à Montpellier. Dans le centre-ville par exemple, on n'en a pas tellement", explique Lionel Grau, qui a fait le tour de ses collègues policiers sur le terrain. Pour ce syndicaliste SGP Police, il n'y a pas d'augmentation du nombre de femmes portant le voile intégral depuis que le masque est obligatoire à Montpellier.

D'ailleurs, pour son collègue Jérôme Valat, aucune opération ciblée n'est prévue pour le moment. "Les collègues, au gré de leurs patrouilles tomberont peut-être sur des personnes voilées et appliqueront les consignes qui seront données. Mais aujourd'hui, aucune opération n'est prévue sur ce sujet bien particulier", confie-t-il au micro d'Europe 1.

Confusion avec le masque 

À la mosquée Averroès, en plein cœur du quartier de la Paillade de Montpellier, on considère aussi que ce phénomène est marginal. Mais une fidèle reconnaît que le masque permet à certaines jeunes filles d'entretenir la confusion. "Il m'est arrivé de voir des femmes avec le vrai niqab, mais elles sont très rares. Nous avons quelques jeunes filles qui portent le hijab, qui est large, avec le visage qui n'est pas masqué. Mais comme elles sont obligées de porter le masque, c'est vrai que ça porte à confusion. Surtout que c'est vrai qu'elles le choisissent. Elles le mettent à la couleur de leur tenue", explique une fidèle.

La décrue de la pandémie et avec elle, la fin du port du masque dans les prochains mois, devrait permettre de clarifier les choses.