La démission de Didier Gailhaguet n'est qu'une première étape pour assainir la fédération de patinage artistique. 1:20
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Christophe Lamarre, édité par Romane Lizée , modifié à
Le patron du patinage français, Didier Gailhaguet, a annoncé samedi sa démission de la présidence de la fédération française des sports de glace (FFSG) "dans un souci d'apaisement", en plein scandale de violences sexuelles. Mais nombreux sont ceux qui appellent désormais à assainir cette fédération.

Accusé d’avoir négligé des faits de violences sexuelles, le président de la fédération des Sports de glace (FFSG) a démissionné samedi. Mais cela suffira-t-il pour éviter de nouvelles agressions et de nouveaux scandales ? En 21 ans de présidence, Didier Gailhaguet a fait prendre à la fédération de bonnes comme de mauvaises habitudes. Pire, l’homme conserve des relais influents à l’intérieur de la fédération, où des cadres lui sont restés fidèles. Certains appellent donc à poursuivre le "grand ménage".

"Reconstruire administrativement, statutairement et humainement une fédération"

Il faudrait tout changer, selon l’ancien patineur Gwendal Peizerat. Cette démission, "c’est une première étape", concède-t-il au micro d'Europe 1. "Aujourd’hui il faut penser positif, penser à travailler en équipe, créer une nouvelle fédération, une nouvelle façon de penser. Il faut reconstruire administrativement, statutairement et humainement une fédération pour qu’elle soit exemplaire demain."

Depuis plus d'une semaine, le sport français vit une crise sans précédent, déclenchée par une vague de révélations de violences sexuelles. Plusieurs anciennes patineuses ont accusé trois entraîneurs d'avoir abusé d'elles entre la fin des années 1970 et le début des années 1990, quand elles étaient adolescentes, dont la multimédaillée Sarah Abitbol.

Une inspection générale lancée lundi

"L'image de notre sport était catastrophique, il fallait démissionner", appuie Didier Lucine, entraîneur de patinage à Annecy. "Le grand ménage est obligatoire. Il ne s'agit pas de faire partir deux ou trois personnes. Quand Didier Gailhaguet était parti dans les années 2000, il était revenu directement grâce aux personnes qui étaient restées dans la fédération après son départ."

Lundi, une inspection générale sera lancée au sein de la fédération mais la ministre des Sports Roxana Maracineanu l’a dit samedi sur Europe 1 : il faut aider les victimes de violences sexuelles à parler. "Nous allons poursuivre les enquêtes administratives et morales au sein des 167 clubs pour y libérer la parole et avoir un échange avec les personnes, pour voir comment elles vivent tout ça", a-t-elle déclaré. La ministre a également confié son "soulagement", alors qu'elle réclamait le départ du président de la fédération depuis plusieurs jours.