Didier Gailhaguet 2:42
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Mathilde Durand , modifié à
Au micro d'Europe 1, le président de la Fédération française des sports de glace, Didier Gailhaguet continue de défendre sa position après les révélations sur les violences sexuelles dans le monde du patinage. Il affirme mercredi être "un homme clean". 
INTERVIEW

Didier Gailhaguet riposte. Mercredi, le président de la Fédération française des sports de glace a tenu une longue conférence de presse réagissant à la demande de démission que lui a adressé la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, en plein scandale de violences sexuelles dans le patinage français. "Je suis un homme clean", martèle-t-il au micro d'Europe 1. 

 

"La Fédération ne peut pas être comptable de fautes majeures, scandaleuses pour certaines, trente ans après les faits. C'est trop compliqué", ajoute Didier Gailhaguet dans cet entretien exclusif. "Ces jeunes filles, je les ai entraînées, dirigées, je les aime bien, maintenant ce sont des femmes. Et elles ont eu leurs vies touchées, voire brisées. Je suis très triste et atterré de ce que j’ai appris."

"Cela me rend malade"

"Je suis quelqu’un qui est honnête", affirme Didier Gailhaguet. "Alors lire dans la presse 'le podium des violeurs' pour une photographie où je suis sur un podium avec deux hommes condamnés ou susceptibles de l’être, cela me rend malade. Ni moi, ni la Fédération, ni tout ceux qui sont autour, et notamment les familles, ne méritent d'être traités de cette manière." Il revient sur les nombreuses critiques dont il est victime depuis l'éclatement de cette affaire. "Heureusement, je suis d'une génération où les réseaux sociaux sont des cimes inaccessibles à mon esprit", confie le président. "Mais je reçois quelques courriers d'une violence inouïe."

 

Pour l'instant, hors de question de démissionner. "Je ne suis pas totalement amnésique ou idiot, je vois bien les difficultés que nous rencontrons", concède-t-il. "Je n’accepte pas la manière dont ma Fédération, ses dirigeants, ses clubs, ses médecins, ses kinésithérapeutes, ses entraîneurs, ses juges et ses bénévoles sont salis. Je serais le défenseur de tout ça dans cette inspection, et j’en tirerais toutes les conclusions s’il s’avère que nous avons failli. Il faudra le prouver."

"Nous travaillons et tout cela est gâché"

 

Il déplore le manque de reconnaissance pour son travail et des efforts réduits à néant. "Je sais ce que j’ai fait pour cette Fédération, je l’ai prise avec 10 millions d’euros de trou, je l’ai redressée : elle a des fonds propres, un immeuble, la possibilité d’organiser des événements internationaux. Tout cela, c'est moi qui l'ai fait. J’ai essayé de redresser la partie sportive : nos athlètes font des médailles aux Jeux Olympiques, nous avons des titres mondiaux, européens."

Selon lui, la lutte contre les violences est aussi une des priorité de la Fédération de puis des années. "Dès 2009, j’ai demandé la séparation des vestiaires masculin et féminins. J’ai pris des décisions sur les disciplines d’expression où désormais les chefs de délégations sont féminins. Les kinésithérapeutes sont obligatoirement à deux : un homme et une femme. Nous avons également pris contact avec l'association 'Colosses aux pieds d’argiles'. Nous travaillons et tout cela est gâché."