Violences policières : le Défenseur des droits ouvre une enquête sur l'affaire Gabriel

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Europe 1 avec AFP , modifié à
Le Défenseur des droits a fait savoir ce mercredi qu'il ouvrait une enquête dans le cadre de l'affaire Gabriel, cet adolescent de 14 ans grièvement blessé lors de son interpellation par la police dans la nuit du 24 au 25 mai, à Bondy, en Seine-Saint-Denis.

Le Défenseur des droits a annoncé ouvrir une enquête sur l'arrestation du jeune Gabriel, 14 ans, qui accuse des policiers de l'avoir frappé et gravement blessé à l’œil lors de son interpellation à Bondy, en Seine-Saint-Denis. L'adolescent avait été arrêté dans la nuit du 25 au 26 mai alors qu'il tentait de voler un scooter et aurait, selon une source policière, "fait une chute" avant de se "rebeller". 

Christophe Castaner "troublé" par cette affaire

Lundi, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner s'est dit "troublé" par cette affaire, sur laquelle le parquet de Bobigny a ouvert une enquête, confiée à l'IGPN, la police des polices. "La lumière sera faite et les déclarations des policiers sont en ce moment confrontées aux expertises médicales", avait ajouté le ministre, en plein cœur d'une nouvelle vague de mobilisation contre les violences policières. 

Détaillant le cadre de son enquête, le Défenseur des droits a indiqué avoir été saisi "aux titres de la défense des droits de l'enfant et du contrôle de la déontologie des forces de sécurité", notamment après avoir reçu un courrier de deux députés de Seine-Saint-Denis, Christophe Lagarde (UDI) et Sabine Rubin (LFI). "Le travail est en cours", a ajouté cet organe consultatif présidé par Jacques Toubon.

L'avocat de Gabriel demande la suspension des policiers en cause

Lors de son interpellation, Gabriel assure avoir reçu trois à quatre coups de pieds au visage alors qu'il était au sol, maîtrisé et menotté. Il dit aussi avoir reçu un coup à l'arrière du crâne sans pouvoir en identifier précisément l'auteur. Souffrant notamment d'une fracture maxillaire étendue à l'os de l’œil gauche, l'adolescent s'est vu prescrire 30 jours d'interruption totale de travail (ITT).

L'avocat de la famille du jeune homme, Me Stéphane Gas, s'estime "satisfait qu'une autorité administrative indépendante se penche sur cette affaire." Lundi, il avait demandé au préfet de police de Paris, Didier Lallement, de suspendre les fonctionnaires de police mis en cause.