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avec AFP / Crédit photo : Delphine Mayeur / AFP , modifié à
La Nouvelle-Calédonie s'est réveillée mercredi après une deuxième nuit consécutive d'émeutes, tandis que les députés ont adopté la réforme constitutionnelle qui élargit le corps électoral. En début d'après-midi, Emmanuel Macron a déclaré l'état d'urgence sur l'archipel. Quatre personnes sont mortes, dont un gendarme. Suivez l'évolution de la situation en direct.
L'ESSENTIEL

Le gendarme qui avait été grièvement blessé par balle à la tête mercredi en Nouvelle-Calédonie est mort, a appris l'AFP de sources proches du dossier. Avec lui, on dénombre quatre morts dans le contexte de violences qui embrasent la Nouvelle-Calédonie. Au terme de la nuit, le représentant de l'État dans l'archipel français du Pacifique-Sud a fait état de "graves troubles à l'ordre public (...) toujours en cours", dont de "nombreux incendies et pillages de commerces et d'établissements publics" et annoncé plus de 130 interpellations depuis le début des violences, les plus graves depuis celles, meurtrières, des années 1980. "Plusieurs dizaines d'émeutiers ont été placés en garde à vue et seront présentés à la justice", a précisé le Haut-commissariat de la République dans un communiqué. Suivez l'évolution de la situation en direct. 

Les informations à retenir :

  • La Nouvelle-Calédonie s'est réveillée mercredi après une deuxième nuit consécutive d'émeutes
  • L'Assemblée nationale a adopté dans la nuit de mardi à mercredi par 351 voix contre 153 le texte qui élargit le corps électoral
  • Des "centaines" de personnes ont été blessées, dont une "centaine" de policiers et gendarmes
  • Quatre personnes sont mortes, dont un gendarme
  • L'état d'urgence est déclaré en Nouvelle-Calédonie, il entrera en vigueur dès 20 heures, heure de Paris
  • 1.800 policiers et gendarmes sont présents sur l'île, 500 renforts dans les prochaines heures
  • la France déploie l'armée pour sécuriser ports et aéroport de l'île, interdiction de TikTok
  • cinq indépendantistes radicaux assignés à résidence

Gabriel Attal a annoncé mardi le déploiement de militaires "pour sécuriser" les ports et l'aéroport de Nouvelle-Calédonie, confrontée à une vague de violences, ainsi que l'interdiction du réseau social TikTok. "Des militaires des forces armées sont déployés pour sécuriser les ports et l'aéroport de Nouvelle-Calédonie", a indiqué le Premier ministre en ouverture d'une cellule interministérielle de crise au ministère de l'Intérieur. Le haut-commissaire sur ce territoire, Louis Le Franc, qui avait demandé le renfort de l'armée pour protéger l'aéroport de Nouméa, a pour sa part "annoncé un couvre feu et interdit TikTok", a précisé M. Attal.

Cinq indépendantistes radicaux assignés à résidence

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mercredi soir avoir assigné à résidence cinq indépendantistes radicaux dans la foulée de l'entrée en vigueur de l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie, en proie à de violentes émeutes. "Je viens de signer les cinq premiers arrêtés d'assignation à résidence de responsables radicaux et violents", a indiqué le ministre de l'Intérieur sur X. "Sur mon instruction, des perquisitions administratives seront menées par les forces de l'ordre immédiatement", a-t-il ajouté.

Il s'agit de cinq personnes appartenant à la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), frange la plus radicale du Front de libération Kanak socialiste (FLNKS), a-t-on précisé de source proche du dossier. Emmanuel Macron a demandé mercredi l'instauration de l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie après deux nuits d'émeutes qui ont fait quatre morts dont un gendarme dans l'archipel, secoué par la fronde des indépendantistes contre une réforme électorale votée par le Parlement.

Macron reporte son déplacement à Flamanville

Emmanuel Macron a renoncé à un déplacement prévu jeudi matin sur le site de l'EPR à Flamanville dans la Manche pour présider une "réunion de suivi" sur la situation en Nouvelle-Calédonie. 

Le gendarme grièvement blessé est mort

Le gendarme qui avait été grièvement blessé par balle à la tête mercredi en Nouvelle-Calédonie est mort, a appris l'AFP de sources proches du dossier. Ce gendarme mobile de 22 ans, appartenant à l'escadron de Melun en Seine-et-Marne, a été touché par un tir dans le secteur de Plum, à l'est de Nouméa, a précisé la gendarmerie.

"Il est mort après une nuit de protection dans un endroit particulièrement dangereux", a détaillé mercredi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, lors des questions au gouvernement au Sénat. "Les 'vieux', comme on dit chez vous en Nouvelle-Calédonie, sont venus parler aux gendarmes, il a retiré son casque et il s'est fait tirer dessus en plein front", a-t-il ajouté.

L'état d'urgence déclaré, il débutera à 20 heures, heure de Paris

Emmanuel Macron a décidé de déclarer "l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie", indique l'Élysée dans un communiqué. Cet état d'urgence entrera en vigueur à 20 heures, heure de Paris. Le chef de l'État a également réaffirmé "la nécessité d'une reprise du dialogue politique", tandis que la présidence communique un bilan rehaussé à trois morts, et un gendarme toujours "très grièvement blessé".

Les violences "feront l'objet d'une réponse implacable" pour revenir à "l'ordre républicain", a ajouté le président à l'issue d'un conseil de défense et de sécurité nationale. Pour ce faire, 1.800 policiers et gendarmes sont présents sur l'île. 500 renforts arriveront également dans les prochaines heures. 

Appel commun "au calme et à la raison" des principaux partis indépendantistes et non-indépendantistes

Les principaux partis indépendantistes et non-indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ont appelé mercredi "solennellement l'ensemble de la population" du territoire "au calme et à la raison", après deux nuits de violences au cours desquelles deux personnes sont mortes et des centaines d'autres ont été blessées.

"Malgré la situation insurrectionnelle que nous traversons depuis quarante-huit heures et parce que nous sommes appelés à poursuivre le vivre-ensemble, nous appelons solennellement l'ensemble de la population au calme et à la raison", écrivent dans un communiqué commun l'UC-FLNKS, l'Union nationale pour l'indépendance, Les Loyalistes, le Rassemblement-LR et l'Eveil océanien.

Les députés adoptent la révision constitutionnelle

En métropole, l'Assemblée nationale a adopté dans la nuit de mardi à mercredi par 351 voix contre 153 le texte qui élargit le corps électoral. La réforme devra encore réunir les trois cinquièmes des voix des parlementaires réunis en Congrès à Versailles.

Dans un courrier adressé mercredi aux représentants calédoniens condamnant des violences "indigne(s)" et appelant au "calme", Emmanuel Macron a précisé que le Congrès se réunirait "avant la fin juin", à moins qu'indépendantistes et loyalistes ne se mettent d'accord d'ici là sur un texte plus global. Le projet de loi constitutionnelle vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, cruciales dans l'archipel. Les partisans de l'indépendance jugent que ce dégel risque de "minoriser encore plus le peuple autochtone kanak".

Malgré l'instauration d'un couvre-feu dans l'agglomération de Nouméa mardi dès 18h00 locales (09h00 à Paris), les actes de vandalisme y ont repris de plus belle dès la nuit tombée. Plusieurs infrastructures publiques de la capitale ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP. Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville.

Mercredi matin, faute d'approvisionnement des commerces, les pénuries alimentaires ont provoqué de très longues files d'attente devant les magasins. Certains à Nouméa étaient pris d'assaut, d'autres étaient quasiment vides, n'ayant plus de pain ni de riz à vendre.

"Des centaines" de blessés, dont "une centaine" de policiers et gendarmes

Des "centaines" de personnes ont été blessées dans les violences en Nouvelle-Calédonie, dont une "centaine" de policiers et gendarmes, a déclaré mercredi le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin sur RTL. Les "circonstances" dans lesquelles une personne a été tuée par balles dans la nuit de mardi à mercredi restent à "préciser", a ajouté le ministre. Des "dizaines" de "maisons, d'entreprises" ont été brûlées, a-t-il également annoncé.

Deux personnes tuées lors des émeutes

Une deuxième personne a été tuée mercredi lors des violentes émeutes qui secouent la Nouvelle-Calédonie depuis lundi, a-t-on appris auprès du Haut-commissariat de la République dans l'archipel français du Pacifique-Sud.

Le bureau du représentant de l'État n'a donné aucune autre précision sur les circonstances de ce dossier. Le Haut-commissaire Louis Le Franc a annoncé plus tôt mercredi à la presse la mort d'une première personne dans l'agglomération de Nouméa, victime de tirs par balle.

Macron convoque une réunion de crise

Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.

Le chef de l'Etat a annulé un déplacement prévu en Seine-Maritime (nord-ouest), où il devait inaugurer un parc d'éoliennes en mer et participera dans la matinée à un Conseil de défense et de sécurité nationale, qui rassemble un nombre restreint de ministres. Au moins deux personnes sont mortes au cours des émeutes qui secouent depuis lundi l'archipel français du Pacifique-Sud.

La droite réclame l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie

Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes. "Je demande au président de la République de décréter l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie dès ce matin, en Conseil des ministres", a déclaré le président du groupe LR à l'Assemblée nationale Olivier Marleix sur LCI.

"Ne pas tergiverser une fois de plus sur ce sujet-là, ça permettra des assignations à résidence des gens les plus identifiés comme étant les plus dangereux, de limiter la circulation de ces personnages", a-t-il ajouté. "Il faut aussi mobiliser l'armée. Aujourd'hui, les forces de l'ordre sont en nombre insuffisant. C'est étonnant qu'il n'y ait pas eu plus de préparation, pas plus de forces de l'ordre", a-t-il dénoncé. "Il ne peut pas y avoir de dialogue dans la chienlit", a renchéri le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau sur franceinfo.

M. Retailleau a soutenu la décision d'Emmanuel Macron de ne pas convoquer de Congrès dans l'immédiat après le vote de la révision constitutionnelle à l'Assemblée nationale et d'inviter les représentants des forces politiques indépendantistes et non indépendantistes à Paris. "C'est la bonne méthode", a-t-il jugé.

Appels au calme des principaux partis néo-calédoniens

Les principaux partis indépendantistes et non-indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ont appelé mercredi "solennellement l'ensemble de la population" du territoire "au calme et à la raison", après deux nuits de violences au cours desquelles deux personnes sont mortes et des centaines d'autres ont été blessées.

"Malgré la situation insurrectionnelle que nous traversons depuis quarante-huit heures et parce que nous sommes appelés à poursuivre le vivre-ensemble, nous appelons solennellement l'ensemble de la population au calme et à la raison", écrivent dans un communiqué commun l'UC-FLNKS, l'Union nationale pour l'indépendance, Les Loyalistes, le Rassemblement-LR et l'Eveil océanien.