Violences au dépôt du tribunal de Paris : le parquet de Paris ouvre une enquête

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L'enquête a été confiée "à l'Inspection générale de la police nationale". Photo d'illustration. © AFP
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Salomé Legrand, édité par , modifié à
StreetPress a révélé mardi des cas de maltraitance de détenus au dépôt du tribunal de Paris. Le parquet a indiqué mardi qu'une enquête avait été ouverte, notamment pour violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique.

Alors que le média Streetpress avait révélé lundi des maltraitances au dépôt du tribunal de Paris, le parquet a procédé mardi à l'ouverture d'une enquête des chefs de violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique, injures publiques en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion et et injures publiques à raison du sexe ou de l'orientation sexuelle.

Témoignage d'un policier lanceur d'alerte

Les investigations concernant ces faits, dévoilés lundi par le témoignage de l'un de ces policiers, et qui se seraient produits de 2017 à 2019, "sont confiées à l'Inspection générale de la police nationale", a indiqué le parquet de Paris.

Dans la foulée, mardi, la nouvelle Défenseure des droits Claire Hédon a par ailleurs annoncé dans un communiqué l'ouverture d'une enquête par son institution indépendante, chargée de veiller au respect de la déontologie des forces de l'ordre.

Dans cette affaire, la préfecture de police a annoncé lundi qu'après une enquête administrative de l'IGPN rendue en février, un policier est renvoyé en conseil de discipline, prévu en septembre, et cinq autres feront l'objet de sanctions administratives, blâme et avertissements, vu "la gravité des faits allégués". Selon une source policière, le conseil de discipline sera pour des "raisons de comportements inappropriés envers les détenus, manquements au devoir d'exemplarité".

"Mille prévenus maltraités"

Dans un signalement à sa hiérarchie en mars 2019, révélé par Streetpress et dont l'AFP a eu copie, le brigadier chef Amar Benmohamed dénonçait des "propos racistes" tenus de "façon régulière" de la part d'une gardienne de la paix à "l'adresse des déférés d'origine étrangère", ainsi que le terme utilisé pour les qualifier par cette femme ainsi qu'une collègue : "les bâtards".

Dans l'article du site d'informations en ligne, ce fonctionnaire de police affirme plus largement que "sur un peu plus de deux ans, plus de mille prévenus ont été maltraités" au dépôt du tribunal de Paris, où il est affecté et où sont retenues les personnes attendant d'être présentées à la justice. "C'est même sans doute plus", selon lui.