Racisme, vols : un policier dénonce la maltraitance de détenus du tribunal de Paris

Des personnes détenues au dépôt du Tribunal de Paris en attente de leur procès auraient subi de mauvais traitements.
Des personnes détenues au dépôt du Tribunal de Paris en attente de leur procès auraient subi de mauvais traitements. © AFP
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Salomé Legrand, édité par Laetitia Drevet
Le site StreetPress a publié lundi une enquête mettant en cause des policiers qui auraient exercé de mauvais traitements sur des personnes détenues au dépôt du tribunal de Paris, en attente de leur procès. L'article évoque notamment des insultes racistes et des privations de nourriture. 

Des insultes, la plupart racistes, des privations de soins, d’eau et de nourriture. Lundi, le site StreetPress a publié une enquête qui dénonce les mauvais traitements dont auraient été victimes des dizaines de personnes détenues au dépôt du tribunal de Paris en attente de leur procès. L'alerte a été lancée par un policier, Amar Benmohamed, choqué du comportement de certains de ses collègues. 

D’après ce brigadier-chef, plusieurs de ses collègues chargés de surveiller les quelques 120 cellules du dépôt à Paris ont instauré un système de maltraitances contre les détenus noirs et maghrébins. Tous appelés "bâtards", ils subissaient diverses humiliations, jusqu’à cette gardienne de la paix qui crie un matin au micro "debout les bougnoules et les négros, fini de dormir !"

Enquête de l'IGPN

Certains policiers sont même accusés d’avoir volé notamment de l’argent dans les effets personnels de détenus. D’après nos informations, l’IGPN a bien enquêté sur plusieurs des faits dénoncés. "En mars 2019, à la demande de sa hiérarchie, le brigadier chef Benmohamed a fait remonté des dysfonctionnements au sein de son unité. Le préfet a saisi l’IGPN, qui en février 2020, a proposé des sanctions", confirme la préfecture de police à Europe 1. 

Six dossiers ont été transmis pour sanctions. Ils concernent aussi bien les auteurs directs des brimades que certains policiers qui savaient et n’ont rien dit. Toujours d'après la préfecture de police, les sanctions, qui vont du blâme à l’avertissement, sont en train d’être notifiées à l’encontre de cinq policiers. Le sixième fera l’objet en septembre d’un conseil de discipline, qui seul peut décider de sanctions graves comme la révocation.