Vincent Lambert : les parents ont saisi la CEDH, le Conseil d'État et la cour d'appel de Paris

Les parents de Vincent Lambert s'opposent à l'arrêt des soins.
Les parents de Vincent Lambert s'opposent à l'arrêt des soins. © AFP
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avec AFP , modifié à
Les parents de Vincent Lambert ont de nouveau saisi la CEDH lundi, et ont déposé parallèlement un recours devant le Conseil d'État, alors que l'interruption des soins de leur fils a commencé. 

Les parents de Vincent Lambert ont saisi lundi le Conseil d'État, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) et la Cour d'appel de Paris pour demander le maintien des soins prodigués à leur fils, dont l'interruption a été enclenchée, ont annoncé la CEDH, le Conseil d'État et leur avocat. 

Saisissant la CEDH selon une procédure d'urgence, les parents de cet homme de 42 ans, tétraplégique depuis dix ans, et deux autres membres de sa famille font valoir que le Comité des droits des personnes handicapées de l'ONU a souhaité que la France suspende toute décision en attendant qu'il examine le dossier sur le fond, a précisé la CEDH. Ils invoquent notamment le "droit à la vie" et l'interdiction des "traitements inhumains ou dégradants", garantis par la Convention européenne des droits de l'Homme, selon la cour.

Mais la CEDH, qui avait déjà validé le 30 avril une décision d'arrêt des soins prise par le Conseil d'État, a rejeté cette requête, indiquant "qu'aucun élément nouveau de nature à lui faire adopter une position différente ne lui a été présenté par les requérants". 

Pour un transfert dans un établissement spécialisé 

Les parents de Vincent Lambert ont déposé parallèlement un recours devant le Conseil d'État "ce (lundi) matin", après le rejet par le tribunal administratif de Paris de leur requête en référé le 15 mai, a indiqué le Conseil. "Nous avons obtenu de plaider en urgence ce lundi à 17h à la Cour d'appel de Paris à qui nous demandons le respect des mesures provisoires réclamées par l'ONU", a indiqué par ailleurs Me Jérôme Triomphe, avocat des parents, dans un communiqué. 

Les parents ainsi qu'un demi-frère et une sœur de Vincent Lambert, également hostiles à l'arrêt des soins, s'opposent ainsi à son épouse Rachel - sa tutrice légale depuis 2016 -, son neveu François et cinq frères et sœurs du patient qui dénoncent un acharnement thérapeutique. L'interruption des soins de Vincent Lambert a débuté lundi matin mais ses parents, qui le considèrent comme une personne handicapée devant être transférée dans un établissement spécialisé, entendent empêcher les médecins de conduire ce processus jusqu'à son terme.

La Société de soins palliatifs déplore les "déclarations catégoriques". La Société française de soins palliatifs a déploré lundi que l'interruption des traitements de Vincent Lambert "fasse l'objet de déclarations catégoriques" au service de "causes opposées". "Chaque situation est singulière, chaque décision est prise en appréciant les éléments uniques et personnels qui caractérisent l'état de santé d'un patient", a souligné la Sfap. "Comme l'a clairement rappelé le Conseil d'État, il ne faut en aucun cas tirer des enseignements généraux de la situation de Vincent Vincent Lambert sur l'ensemble des patients cérébro-lésés", ajoute-t-elle. "Les Français doivent être rassurés sur le fait qu'un arrêt des traitements de maintien en vie ne signifie nullement un arrêt des soins, bien au contraire (...) Un arrêt des traitements de maintien en vie est suivi d'une intensification des soins avec une attention particulière portée au confort du patient pour lutter contre la souffrance", souligne la Sfap.