Extrait d'une vidéo de L214. 1:31
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Virginie Salmen, édité par Mathilde Durand
La justice vient de prononcer une peine de 3.000 euros d'amende à l'encontre d'une association d'activistes animalistes, également condamnée à une interdiction d'utiliser les images, tournées pour dénoncer les conditions des animaux dans un élevage de volailles du Morbihan.

Les condamnations se multiplient pour les activistes animalistes. William Burkhardt, l'un des plus suivis sur les réseaux sociaux, et son association Red Pill (ex-DXE France) viennent d'être condamnés pour la troisième fois par la justice pour des images tournées dans un élevage de volailles dans le Morbihan. La cour d'appel de Rennes a prononcé une peine de 3.000 euros d'amende, une obligation de rendre la condamnation publique et surtout l'interdiction d'utiliser les images.

Lundi 9 novembre, l'association a annoncé qu'elle cessait ses vidéos clandestines. Mais la décision de justice n'est pas la seule raison de cet arrêt. "Même si on en est quand même à 20.000 euros de frais d'avocats, nous on a arrêté les vidéos, la dernière vidéo qu'on a faite c'était en février, parce qu'on se dit qu'on a fait tout ce que l'on avait à faire", explique William Burkhardt.

"On fait 100 millions de vues pour montrer les conditions des animaux d'élevage intensifs en France, on a exposé les plus grosses marques, Fleury Michon, KFC, Mcdo, on a montré les pires traitements et même en faisant tout cela, on se rend compte que les choses n'ont pas vraiment changé", ajoute-t-il. 

Une jurisprudence défavorable qui n'effraie pas L214

Ces condamnations à répétition bâtissent une jurisprudence plutôt défavorable aux activistes, mais cela n'effraie pas les membres de l'association L214 ni sa co-fondatrice Brigitte Gothière. "Ces condamnations ne nous intimident pas", assure-t-elle. "On sait que l'on peut être amené devant les tribunaux pour avoir simplement montré la réalité de ce qu'il se passe dans les élevages, les transports, les abattoirs. C'est un risque que l'on connaît, mais cela ne va pas nous empêcher d'y aller."

Pour L214, la cellule de gendarmerie Demeter, mise en place l'an dernier pour surveiller les intrusions d'activistes animalistes, est un "bien plus grand danger" que les procès.