Devant le restaurant, brownie, pâtes, œufs et salade sont donnés aux passants. 2:44
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Christophe Lamarre, édité par Ugo Pascolo
La fermeture des restaurants, décrétée par le gouvernement en raison de l'épidémie de coronavirus, a forcé Victor et Julien à tirer le rideau de leur établissement. Mais plutôt que de jeter toute la nourriture de leurs frigos, ils ont décidé de la donner aux passants.
REPORTAGE

C'est peut-être une initiative qui va inspirer d'autres restaurateurs. À l'annonce du passage de la France au stade 3 de l'épidémie de coronavirus samedi soir, et de la fermeture des commerces "non essentiels" comme les cafés ou les restaurants, Victor et Julien auraient pu se résigner, tirer le rideau et simplement restés chez eux. Mais ces deux restaurateurs parisiens du 17ème arrondissement ont décidé de vider les frigos de leur établissement "Chez Léon" d'une manière plutôt originale et solidaire en offrant la nourriture à qui le demande, comme l'a constaté notre journaliste. 

"C'est toute la cuisine qu'on aurait dû servir aux clients que l'on donne"

Brownie, pâtes, œufs, salade... sur une table posée devant la vitrine du restaurant, il y a de quoi faire de nombreux repas. Mais hors de question de payer, tout est gratuit. "C'est toute la cuisine qu'on aurait dû servir aux clients que l'on donne", explique Victor à notre journaliste. "Dans notre métier, on fait tout pour ne jamais jeter mais là, on avait beaucoup de produits qui n'allaient pas tenir." "On a évidemment donné la priorité à nos employés, mais on avait trop de stock. Donc on fait profiter les voisins et le quartier", glisse de son côté Julien dans un sourire. "De toute façon, c'était ça où on le perdait, et puis c'est plus sympa que de le jeter", reprend Victor.

"Si la reprise est calme, ça va être très compliqué" 

Et pendant que leur restaurant est fermé, les deux associés comptent préparer la réouverture de leur établissement pour que "ça reprenne sévère". "Les clients vont devoir revenir dans les restaurants, dans les commerces, pour soutenir l'économie réelle", avance Julien. "Les grèves [contre la réforme des retraites, ndlr] ont eu un impact terrible, et le coronavirus peut nous anéantir", analyse de son côté Victor, qui anticipe déjà : "Si la reprise est calme, ça va être très compliqué."