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Zoé Pallier, édité par Manon Fossat , modifié à
Les exploitants d'un parc éolien ont été condamnés par la cour d'appel de Toulouse à verser plus de 100.000 euros à un couple vivant dans un village du Tarn et souffrant d'un "syndrome éolien". Un espoir pour les associations qui militent pour la reconnaissance de ce mal et les riverains qui rencontrent des soucis similaires.
REPORTAGE

C'est une décision inédite. Lundi, la cour d'appel de Toulouse a accordé 100.000 euros d'indemnités à un couple de Belges vivant à proximité d'un parc éolien dans le Tarn. Les plaignants ont expliqué souffrir d'un "syndrome éolien", entraînant de la fatigue, des vertiges ou encore un un sentiment d'oppression. Des symptômes qui ont disparu depuis leur déménagement loin du parc. Cette décision donne donc de l'espoir à l'association "SOS Danger éolien", dans l'Aisne, dont les membres dénoncent depuis plusieurs années l'existence du même "syndrome éolien".

Plus de 230 dossiers de riverains

Depuis sa maison de Puisieux-et-Clanlieu, Évelyne ne voit pas les éoliennes, mais elle dit les sentir depuis l'installation du parc à un peu plus de trois kilomètres de chez elle. Une sensation qui se traduit le plus souvent par des raideurs dans la nuque et un sifflement permanent dans les oreilles. "Quand on part en vacances là où il n'y a pas d'éoliennes, je n'ai plus d'acouphènes, plus rien", assure-t-elle. 

Évelyne a donc formulé une réclamation auprès de la préfecture sur les conseils de Valérie Bernardeau, sa voisine et fondatrice de l'association "SOS Danger éolien". "Voilà tous les dossiers que j'ai récupérés. J'en suis à plus de 230. Les gens écrivent ce qu'ils ont donc on retrouve des migraines, des nausées, des vertiges... On a envoyé tout ça au mois de janvier et on n'a pas de réponse. On ne peut pas rester comme ça", plaide-t-elle. 

Le fruit des infrasons

Valérie Bernardeau peut également compter sur le soutien du médecin du village. Chaque jour dans son cabinet, des patients se plaignent des mêmes symptômes. Il s'agit selon lui du fruit des infrasons que produisent les éoliennes. "Il faut avoir une preuve. Il n'y a pas une prise de sang qui le démontre et c'est ça le problème. Il faudrait par exemple couper les éoliennes pendant un mois et voir comment les gens vivent quand elles sont arrêtées."

Toujours est-il que les membres de l'association espèrent un moratoire sur les éoliennes, le temps de conduire des études épidémiologiques.