Vénissieux : des habitants excédés par des fusillades à répétitions
À Vénissieux dans le Rhône, la population vit dans la peur à cause des trafics de drogue et des fusillades. Une balle perdue a dernièrement failli toucher des enfants, provoquant un choc. Les habitants, abandonnés selon eux, réclament des mesures urgentes comme un couvre-feu pour les mineurs.
Dans de plus en plus de quartiers, les habitants voient leur quotidien gâché par le trafic de drogue. Les points de deal et les fusillades qui vont avec font tristement partie de la vie de nombreux Français. Un spectacle auquel personne ne s'habitue. Comme à Vénissieux, près de Lyon, où des coups de feu tirés lundi soir apparaissent comme l'événement de trop.
Car ici, une balle perdue s'est logée dans un appartement. Pour le voisinage, la situation est devenue tout bonnement insupportable.
La balle a traversé le salon, manquant de peu des enfants attablés quelques minutes plus tôt. Une fusillade qui a semé la terreur, raconte un témoin. "Au pied des immeubles, de part et d'autre du boulevard, les guetteurs veillent à la moindre allée et venue", selon lui.
Les habitants excédés par l'insécurité
Un climat d'angoisse est installé, confie une riveraine qui souhaite aussi garder l'anonymat. "On se barricade, on ferme nos fenêtres, nos volets. J'ai des petits-enfants qui dorment du côté du boulevard. On a tous très très peur. On n'a plus de famille qui vienne nous voir parce que tout le monde a peur. On pense tous à déménager d'ici. Un jour ou l'autre, de toute façon, il y aura des morts", prophétise-t-elle.
Le commissariat de police se trouve à quelques centaines de mètres de l'artère, mais les riverains se sentent livrés à eux-mêmes. "La police part, les jeunes sont de retour. C'est sans fin, on a l'impression d'être seuls. Que font les autorités, la justice ? Parce que nous, on se sent abandonné. Maintenant, il faut qu'on ait vraiment des renforts constants, des CRS, on veut être protégés, on veut être tranquilles. On n'est plus chez nous, on veut qu'ils partent d'ici, on nous pourrit notre vie", assurent les habitants.
Les habitants réclament aussi des mesures concrètes de la part de la ville, comme par exemple l'instauration d'un couvre-feu pour les mineurs.