La psychiatre et ex-députée Martine Wonner comparaît devant l'Ordre régional des médecins pour des propos antivax et anti-masques durant la crise sanitaire. 1:26
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Mélina Facchin, édité par Romain Rouillard
Visée par deux plaintes pour ses propos contre les masques, les vaccins contre le Covid et la gestion de la crise sanitaire, Martine Wonner comparaît ce vendredi devant le Conseil de l’Ordre régional des médecins, à Nancy. Psychiatre et ancienne députée de la majorité, elle risque de perdre son droit d’exercer.

Elle était l’une des figures de proues des anti-masques et des antivax lors de la crise sanitaire. Ce vendredi 4 novembre, à 9h30, Martine Wonner, médecin psychiatre et ancienne députée LREM du Bas-Rhin, est convoquée devant le Conseil de l’Ordre régional des médecins, à Nancy. Elle est visée par deux plaintes pour ses nombreux propos jugés incompatibles avec sa profession. Elle encourt la radiation. 

L'ancienne élue avait notamment affirmé que le masque "ne (servait) strictement à rien", que les vaccins contre le Covid pouvaient déclencher des "fausses couches", "de multiples cancers" et transmettre "le sida". Cette psychiatre avait également participé au documentaire complotiste sur la crise sanitaire intitulé Hold Up. Une liste non exhaustive de griefs qui ont poussé l'Ordre des médecins et le collectif de médecins NoFakeMed de porter plainte contre elle.

"Les fake news tuent"

Le discours tenu par Martine Wonner a particulièrement irrité Damien Barraud, réanimateur à l’hôpital de Metz-Thionville. Durant la crise du Covid, il a lutté avec acharnement contre ce type de fausses informations. Des déclarations encore plus inadmissibles, dit-il, lorsqu'elles sont prononcées par une consœur. "Les fake news tuent, il n’y a pas à tortiller" lance-t-il. "Quand vous incitez à prendre des médicaments inutiles comme la chloroquine en début de crise ou que vous incitez à ne pas vous masquer ou à ne pas vous faire vacciner, eh bien oui, cela tue", insiste-t-il.

 

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"Et puis, à titre collectif, cela favorise la perte de confiance dans la médecine, dans la science, ce qui est quand même catastrophique à long terme", conclut le médecin, qui espère une sévère sanction à l’endroit de Martine Wonner. Les prises de positions radicales de Martine Wonner ont entraîné son exclusion de deux groupes à l'Assemblée nationale. Elle n’a pas non plus été réélue aux dernières législatives, en juin 2022. La sanction que pourrait prononcer ses pairs ce vendredi peut aller d'un simple avertissement à une radiation pure et simple.