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Pierre Herbulot, édité par Guillaume Perrodeau
Une proposition de loi va être présentée mercredi au Sénat pour faire interdire sa vente aux mineurs, qui l'utilisent comme un gaz hilarant. Mais beaucoup de lycéens ont déjà trouvé des parades pour contourner une éventuelle interdiction.

Connaissez-vous le protoxyde d'azote ? Une proposition de loi va être présentée mercredi au Sénat pour faire interdire la vente de cette substance chimique aux mineurs. Les adolescents se servent de cette substance, contenue dans les capsules des siphons de cuisine, comme d'un gaz hilarant. Sauf que les effets secondaires peuvent être gravissimes.

Une interdiction désuète

"Brûlures par le froid à l’expulsion du gaz", "nausées et vomissements", voire même une "atteinte de la moelle épinière" en cas d'utilisation régulière : inhaler du protoxyde d’azote n'est pas sans danger, comme le rappelle la Direction de l’information légale et administrative (DILA). C'est pourquoi une loi veut interdire sa vente aux mineurs. Sauf qu'une interdiction serait loin de régler le problème.

Les lycéens interrogés par Europe 1 répondent en effet de manière unanime : une interdiction n'empêchera pas la consommation. "Il y a plein de choses interdites aux mineurs et qui leur sont quand même vendus comme l'alcool ou les cigarettes", indique un groupe d'élèves d'un établissement parisien.

"En un message, j'en achète"

Il existe d'ailleurs déjà des circuits secondaires sur les réseaux sociaux. "En un message, j'en achète", racontent Benjamin et Eli. "Sur Snapchat, je connais quelqu'un qui en vend à partir de 22 heures", décrit l'un d'eux. Et dans le pire des cas, racontent ces jeunes, il y aura toujours possibilité de faire des stocks avant l'interdiction. Sur les sites internet de grossistes, les capsules se vendent par centaines... à 30 centimes l'unité.