Une jeune femme de 23 ans accuse une policière d’être responsable de sa fausse couche. (Photo d'illustration) 1:25
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Gwladys Laffitte, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Le 10 décembre, une jeune femme de 23 ans, enceinte de quatre mois et demi, avait été interpellée dans un centre commercial de la ville. Elle accuse une policière d'être responsable de sa fausse-couche, qui avait eu lieu quelques jours plus tard. L'agent "conteste formellement" ces accusations. 

Une jeune femme de 23 ans accuse une policière d’être responsable de sa fausse couche. Debora était enceinte de quatre mois et demi lorsqu'elle a été interpellée à Garges-les-Gonnesses, dans le Val-d’Oise, le 10 décembre. Elle a depuis déposé plainte pour "violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entrainé une mutilation permanente". Elle est elle-même convoquée devant le tribunal en juillet après une plainte de la policière pour outrage. L'agent "conteste formellement" les accusations de la jeune femme. 

Enquête de l'IGPN

Le parquet de Pontoise avait ouvert début janvier une enquête, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), "pour déterminer précisément les circonstances de l'interpellation dénoncées par la jeune femme", dans un centre commercial de la ville. Debora et sa cousine avaient alors été verbalisées pour non-port du masque. En s’éloignant, des insultes auraient été prononcées par la cousine, qui est alors interpellée. En tentant de s’interposer, Debora aurait été brutalisée par une policière. "Elle m’a attrapé par le bras et m’a poussé violemment contre le mur. Pendant qu’elle me poussait, je lui ai répété plusieurs fois que j’étais enceinte", raconte-elle au micro d’Europe 1. 

L'avocat de la jeune femme dénonce un "lien de causalité"

Elle aurait ensuite été secouée par cette même policière. Deux jours plus tard, Debora est hospitalisée et finie par faire une fausse couche. Pour son avocat, Me Vincent Brengarth, les événements sont liés. "Il y a un contraste saisissant entre les constations qui ont été faites par le gynécologue quelque jours avant et celles qui ont été faites quelques jours après. Les éléments médicaux, les témoignages et cette chronologie nous mènent à considérer qu’il existe un lien de causalité entre l’intervention policière et la perte de l’enfant de Debora."

De son côté, la fonctionnaire mise en cause conteste ces accusations et attend "sereinement" d’être entendu par la police des polices, a affirmé son avocat. "La policière conteste formellement les accusations de la jeune femme. Elle est désolée pour la perte de l'enfant mais elle y est totalement étrangère", explique Me de Montbrial, ajoutant : "Je regrette que des drames personnels soient exploités à des fins militantes."

Des vidéosurveillances et une caméra piéton portée par un policier sont en cours d’exploitation. D’après les premiers éléments de l’enquête, aucun coup n’aurait été porté. Les témoins n’ont pas encore répondu à l’IGPN.