Du poulet gorgé d'eau distribué à des associations, l'État ouvre une enquête

© LUDOVIC MARIN / AFP
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Maxime Dewilder
Un nouveau scandale se profile dans le monde associatif. Après les steaks hachés de mauvaise qualité donnés à des associations, des escalopes de poulet gorgées d'eau sont dans le viseur. L'Etat français a ouvert une enquête.

En 2018, des tonnes d'escalopes de poulet gorgées d'eau ont été distribuées à des associations caritatives, révèle lundi RTL. Les produits auraient été donnés à des associations dans le cadre du Fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD). Problème : leur teneur en eau est supérieure à la norme européenne autorisée. L'Etat a ouvert une enquête. Plus de 300 tonnes de marchandise sont concernées.

"D’après ce que l’on sait, il n’y a aucun danger en matière de santé. Il s’agit surtout d’une fraude à la loyauté, on a vendu de l’eau au prix du poulet", enrage Jacques Bailet, le président du réseau des Banques Alimentaires, au micro de France Info.

Le scandale qui se profile intervient un an après qu'une entreprise et un intermédiaire français ont vendu à des associations de faux steaks hachés, comme nous l'apprenions en juin dernier. Ces derniers ne contenaient pas le moindre gramme de viande.

L'État renforce ses contrôles

Les services de l'Etat ont annoncé dans la foulée qu'ils allaient renforcer leur contrôle des denrées alimentaires. "Dans le cadre d'un plan d'actions, il a été décidé d'intensifier les contrôles réalisés par les services de l'État dès la fin de cette année", annoncent les ministères de la Santé, de l'Économie et de l'Agriculture, dans un communiqué conjoint.

"Des travaux entre la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) et FranceAgriMer sont engagés pour renforcer l'analyse de risques et s'assurer que les analyses pertinentes en fonction du produit concerné sont effectivement réalisées par les fournisseurs au moyen d'autocontrôles renforcés, et complétées par les analyses des services de l'État", est-il ajouté dans le document.