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Diane Berger, édité par Romain David
Alors que s'ouvre la fête de Yom Kippour, la célébration la plus importante du calendrier juif, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a assuré que des renforts avaient été déployés autour des lieux de culte, deux jours après une attaque terroriste à proximité des anciens locaux de "Charlie Hebdo".
REPORTAGE

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est rendu dimanche matin dans une synagogue de Boulogne-Billancourt près de Paris, à l'occasion de la fête juive de Yom Kippour. Ce déplacement s’inscrit dans un contexte sécuritaire particulier, 48 heures après l'attaque au hachoir près des anciens locaux de Charlie Hebdo, qui a fait deux blessés graves. Le locataire de la place Beauvau a annoncé que 7.000 policiers et gendarmes étaient déployés sur des lieux symboliques, dont les synagogues. Si la mesure est largement saluée par la communauté juive, la peur reste présente chez la plupart des fidèles.

Dans l'entrée de la synagogue, Robert Genest s'est toutefois félicité des dernières annonces de Gérald Darmanin. Le président de la communauté juive de la ville se sent enfin entendu : "La menace terroriste, comme l'a réaffirmé le ministre ce matin, est toujours très forte. L'attentat de vendredi a eu un effet d’inquiétude sur les communautés juives puisque en 2015 étaient visés Charlie Hebdo, puis la police, puis ensuite l'Hyper Casher, donc les Juifs", souligne-t-il auprès d’Europe 1.

Vivre sous la menace

Pour venir à la synagogue, Ilan est passé devant plusieurs fourgons de gendarmes. Ce jeune homme de 22 ans avoue qu’il ne s’y fait toujours pas. "Malheureusement, ça fait déjà plusieurs années qu'on vit sous la menace. Et encore plus le jour de Yom Kippour, où il y a vraiment beaucoup de monde", explique-t-il. "On renforce la sécurité. D'un côté, on aimerait bien qu'il n'y ait pas besoin de le faire, mais d'un autre côté, vu le contexte actuel, c'est plutôt rassurant de savoir qu'on est protégé", admet-il.

Une célébration très suivie

Mais quelques mètres plus loin, revêtu d'une chemise élégante et de sa kippa, Jérémie, lui, est beaucoup plus sceptique. "Je sais que l'Etat met tout en œuvre pour nous protéger. Mais l’est-on plus que d’habitude aujourd’hui ? Je ne sais pas." Malgré son inquiétude, il compte bien venir aux célébrations. Car Yom Kippour est toujours la célébration la plus importante de l'année pour la communauté juive, composée en France d'environ 500.000 personnes.