"Une escouade de CRS arrive et charge" : un militant CGT raconte l'intrusion de la Pitié-Salpêtrière
Jacques Leleu, retraité de 67 ans, faisait partie de la trentaine de personnes en garde à vue après l'intrusion de la Pitié-Salpêtrière. Il a raconté à Europe 1 ce qui n'avait rien à voir avec une "attaque".
À 67 ans, il faisait partie de la trentaine de personnes placée en garde à vue après l'incident de la Pitié-Salpêtrière, le 1er mai, avant d'être libérée . Jacques Leleu, militant CGT, a accepté de livrer à Europe 1 sa version des faits, bien loin de celle du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui avait dénoncé le jour même une "attaque", avant de reconnaître vendredi que le terme était erroné .
"Il y avait un barrage de CRS qui empêchait la manifestation d'avancer", se souvient Jacques Leleu. "Malgré le calme, au bout de quelques minutes, [il y a eu] des grenades et des charges. Je me suis retrouvé devant des grilles ouvertes de l'hôpital. Un policier qui était là nous a invités à rentrer dans cette cour, dont je suis [ensuite] sorti." C'est ensuite que la situation a dérapé, raconte le manifestant. "Arrivé à la hauteur des grilles, une escouade de CRS arrive et charge, nous refoulant dans la cour de l'hôpital."
"Les gens avaient peur"
S'ensuit alors un "mouvement de panique, 70-80 personnes qui se mettent à courir". "Les gens avaient peur", explique Jacques Leleu. "Une partie du groupe n'avait plus qu'une seule solution : aller sur un escalier métallique qui montait sur une plateforme. Là, on est tombés sur la baie vitrée d'un couloir avec du personnel médical derrière, à qui on a demandé de se mettre à l'abri. Une infirmière nous a expliqué qu'on était dans un service de réanimation."
Le retraité assure alors que les manifestants présents n'ont pas insisté, ce qui correspond à ce qu'on peut voir sur une vidéo tournée par un membre du personnel soignant et diffusée sur Facebook. "On a compris, on s'est dit qu'on ne rentrait pas dans un service de réanimation, c'est clair. Là dessus, un CRS est monté, nous a dit 'écoutez on va pas vous frapper', donc on est redescendus. Et là, on a tous été plaqués au sol, face contre terre. Heureusement que les salariés de cet hôpital ont filmé et pris la parole en disant que non, il n'y a rien eu."