Un syndicat police dénonce les ratés de la plateforme d’écoutes judiciaires

 Cette Plateforme nationale des interceptions judiciaires - comprendre les écoutes téléphoniques - fait l’objet de vives critiques
Cette Plateforme nationale des interceptions judiciaires - comprendre les écoutes téléphoniques - fait l’objet de vives critiques © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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Alain Acco, édité par R.D, avec AFP , modifié à
Le SCSI-CFDT réclame une commission d’enquête sur la plateforme nationale des interceptions judiciaires, dont l’utilisation est obligatoire depuis mi-septembre. 

Le Pnij a des ratés. Cette Plateforme nationale des interceptions judiciaires - comprendre les écoutes téléphoniques - fait l’objet de vives critiques depuis le 12 septembre, quand son utilisation par les enquêteurs a été rendue obligatoire. Au point qu’un syndicat policier, SCSI-CFDT, réclame la création d'une commission parlementaire sur le fonctionnement et le coût du dispositif, plombé par des bugs techniques à répétition.

"L’interface est obsolète, laborieuse, chronophage". "La Pnij, ça fait des années que ça dure, des années que son coût explose et les enquêteurs ne disposent toujours pas aujourd’hui d’un outil moderne pour pouvoir procéder aux écoutes judiciaires en France", s’agace Christophe Rouget, porte parole du syndicat, interrogé par Europe 1. "L’interface est obsolète, laborieuse, chronophage, les écoutes difficiles, les problèmes de connexion continus, et nous avons une grande cécité dans tout ce qui est la surveillance des smartphones, dans le domaine du data mobile", énumère-t-il.

"On nous a vendu un TGV et les enquêteurs ont un TER." Opérée par le groupe Thales au bénéfice du ministère de la Justice, cette plateforme censée centraliser les écoutes judiciaires en France doit permettre de passer de 4.000 à 12.000 interceptions simultanées. "On nous a vendu une plateforme des écoutes pour le prix du TGV et aujourd’hui les enquêteurs ont un TER", poursuit Christophe Rouget. "Il est temps que l’Etat fasse toute la lumière sur cet outil et ses limites opérationnelles. Il faut impérativement investir massivement pour le moderniser ou revenir au système des opérateurs privés si nous voulons avoir une sécurité efficace en France."