Un syndicat de gynécologues appelle à la grève des IVG, Agnès Buzyn "condamne" une menace "inadmissible"

Le Syngof a invité dans un message ses adhérents à "être prêts à arrêter la pratique des IVG". (Photo d'illustration)
Le Syngof a invité dans un message ses adhérents à "être prêts à arrêter la pratique des IVG". (Photo d'illustration) © AFP
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avec AFP , modifié à
La ministre de la Santé a fermement réagi mercredi à la menace d'un syndicat de gynécologues d'"arrêter de pratiquer des IVG" s'il n'est pas reçu au ministère pour faire entendre ses revendications. 

Le Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (Syngof) a brandi la menace d'une grève des interruptions volontaires de grossesse (IVG), un message jugé "inadmissible" mercredi par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui a "condamné" une "prise en otage des femmes".

Le syndicat demande à être reçu au ministère. Dans un mail, le Syngof a invité ses adhérents à "être prêts à arrêter la pratique des IVG" pour faire pression sur le ministère afin de régler le cas de quinze médecins condamnés à de lourds dommages pour erreur médicale. Le syndicat, qui dit représenter 1.600 gynécologues, assume dans son message de vouloir "faire scandale" sur un sujet "trop technique pour intéresser la presse" afin d'obtenir un rendez-vous avec Agnès Buzyn.

Agnès Buzyn dénonce une "prise en otage des femmes". "En aucun cas une telle prise en otage des femmes ne peut servir de levier de négociation ou de médiatisation", a réagi la ministre dans un communiqué, assurant suivre "ce dossier (...) de très près". Ces propos vont "à l'encontre du respect inconditionnel du droit à l'IVG", a-t-elle ajouté, regrettant "l'image faussée des médecins gynécologues obstétriciens de France que renvoient ces nouvelles déclarations inacceptables de la part d'un syndicat qui entend les représenter". 

"Contraire à la déontologie médicale". L'Ordre des médecins a également "fermement condamné" mercredi cette menace du Syngof, en rappelant que "menacer de priver des femmes de l'accès à l'IVG est totalement contraire à la déontologie médicale". De nombreuses organisations féministes et associations sont également montées au créneau sur les réseaux sociaux, à la suite de cette menace de "grève des IVG".  Le Syngof s'était déjà trouvé au cœur d'une polémique en septembre lorsque son président, le Dr Bertrand de Rochambeau, avait assimilé l'IVG à un "homicide", estimant ne pas être "là pour retirer des vies".