Un octogénaire qui avait aidé sa femme à mourir définitivement relaxé

Jean Mercier avait aidé sa femme à mourir en 2011.
Jean Mercier avait aidé sa femme à mourir en 2011. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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avec AFP , modifié à
Poursuivi pour avoir aidé sa femme de 83 ans dépressive à mourir en 2011, Jean Mercier, âgé de 89 ans, a été définitivement relaxé mercredi.

Un octogénaire poursuivi pour non assistance à personne en danger pour avoir aidé sa femme dépressive à mourir, a été définitivement relaxé mercredi, la Cour de cassation ayant rejeté un pourvoi du parquet général. En octobre 2015, le tribunal correctionnel de Saint-Étienne avait condamné Jean Mercier, 89 ans, à un an de prison avec sursis pour avoir aidé son épouse malade et dépressive à mourir en 2011. Il avait été relaxé par la cour d'appel de Lyon, en novembre 2016.

"Coupable d'un acte d'amour". Le parquet général avait demandé une "peine de principe" d'un an de prison avec sursis en soulignant que son épouse "n'était pas en fin de vie" ni "atteinte d'un mal incurable" mais "souffrait d'arthrose, d'anxiété". Le parquet avait formé un pourvoi en cassation. Un pourvoi "totalement contre-productif et inopportun vu la longueur de la procédure et l'âge de Jean Mercier", avait déploré à l'époque Me Mickaël Boulay, avocat de l'octogénaire. Un "terrible acharnement contre un homme (…) coupable d'un acte d'amour", avait dit de son côté Jean-Luc Romero, président de l'association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD).

Affaibli par un cancer et Parkinson. Mercredi, la Cour de cassation a estimé que la décision de relaxe était régulière sur la forme, et rejeté le pourvoi. En 2016, après sa relaxe, Jean Mercier, affaibli par un cancer de la prostate et la maladie de Parkinson, avait déclaré : "Ça me fait plus que plaisir." Plus de 200 militants de l'ADMD étaient venus lui apporter leur soutien et réclamer une "vraie loi pour la fin de vie". Lors de l'audience en appel, il avait raconté que le 10 novembre 2011, Josanne Mercier, son épouse dépressive de 83 ans qui souffrait d'arthrose lombaire et venait de se casser le poignet, lui avait demandé "d'apporter des médicaments" et de la morphine, et de l'aider à les décapsuler. Il avait attendu son dernier souffle et appelé un médecin.