Un ex-djihadiste assigné depuis près de 11 ans désormais assigné dans le Cantal

Kamel Daoudi
Kamel Daoudi ne peut être expulsé de France en raison du risque de torture en Algérie. © LAURENCE DE VELLOU / AFP
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avec AFP
Kamel Daoudi, le plus ancien assigné à résidence de France, a été changé de lieu de résidence, passant de Charente-Maritime au Cantal, se rapprochant ainsi de sa famille. 

Un ex-djihadiste algérien de 44 ans, assigné à résidence en France depuis 2008, a été récemment changé de lieu de résidence, et vient d'être assigné dans le Cantal, alors qu'une nouvelle décision de justice est pendante à son égard, a appris l'AFP lundi de sources judiciaires. Kamel Daoudi, qui se décrit comme "le plus ancien assigné à résidence de France" et a changé sept fois de ville d'assignation, résidait depuis novembre 2016 en Charente-Maritime, à 460 km de sa famille dans le Tarn. Depuis vendredi, il est assigné dans le Cantal, à Aurillac, a-t-on précisé de sources judiciaires dans les deux départements.

Il se rapproche de sa famille. Kamel Daoudi a lui-même annoncé sur son compte Twitter vendredi dernier qu'une officier de police judiciaire lui avait notifié le nouvel arrêté ministériel changeant son lieu de résidence : "Me voilà désormais assigné à 150 km de ma famille, au lieu de 460 km", a-t-il commenté, avant de poster, ces derniers jours, quelques images d'Aurillac.

Risque de torture en Algérie. Kamel Daoudi avait été condamné en appel en 2005 à six ans de prison, à une interdiction définitive du territoire pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", et déchu de sa nationalité française. Il était membre d'un groupe islamiste affilié à Al-Qaïda, soupçonné d'avoir préparé un attentat contre l'ambassade des États-Unis à Paris en 2001. La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait interdit son expulsion en raison du risque de torture en Algérie, pays qu'il avait quitté à l'âge de 5 ans.

Depuis sa sortie de prison il y a près de onze ans, il est assigné à résidences successives. Il est aussi dans l'attente d'une décision de justice : en décembre dernier, une "peine d'avertissement" de trois mois de prison avec sursis a été requise à son encontre au tribunal correctionnel de Saintes en Charente-Maritime, pour des retards de pointage ou de couvre-feu, dans un cas de 54 minutes, dans un autre cas d'un peu plus de 30 minutes. Lui qui a rappelé "en être à 14.000 ou 15.000 pointages" depuis sa première assignation. Le tribunal de Saintes avait mis sa décision en délibéré au 21 février.