Elle confie n'avoir "plus les épaules". Sept ans après la création du Tumblr féministe "Paye ta Shnek", qui recueille et publie des témoignages de harcèlement de rue, sa fondatrice Anaïs Bourdet jette l'éponge. Dimanche, sur les réseaux sociaux, la militante a fait part de sa volonté de tourner la page.
C'est avec beaucoup de tristesse, mais aussi de soulagement, que je tire ma révérence. Merci pour tout ce que vous m'avez permis de vivre, apporté, appris, fait découvrir, et pour toutes ces belles amitiés qui, elles, continueront encore longtemps. #TeamBagarrepic.twitter.com/wXmj3vLMoO
— Paye Ta Shnek (@PayeTaShnek) 23 juin 2019
Après avoir relaté une soirée passée avec des proches, mais une nouvelle fois entachée par des agressions sexistes, Anaïs Bourdet l'avoue : "Je n'en peux plus. Je n'y arrive plus". "Je n'arrive plus à lire vos témoignages et à les digérer en plus des violences que je vis dès que je mets le pied dehors", explique-t-elle, avant de reconnaître que son statut au sein du militantisme féministe accentue la pression exercée sur elle. "Ce rôle, je n'en veux plus. Je n'ai pas ou plus les épaules, je suis épuisée, et honnêtement terrorisée", ajoute-t-elle, annonçant la fermeture du formulaire de contribution au Tumblr.
"Les hommes sont toujours aussi violents"
Pour Anaïs Bourdet, après "Balance ton porc" et "Metoo", "il faut passer à l'étape suivante", car "témoigner ne suffit plus : rien n'a changé, les hommes sont toujours aussi violents (...) toujours trop nombreux à nous traumatiser, toujours pas assez nombreux à nous aider pour que ça pèse dans la balance". Et de reconnaître "un constat d'échec".
Mais la militante ne met pas pour autant fin à son engagement. Le Tumblr reste en ligne, et Anaïs Bourdet affirme travailler sur un projet de podcast "YESS".