Un célèbre propriétaire de chevaux mis en examen pour agressions sexuelles sur le fils d'un jockey

En garde à vue, José de la Salle a été confronté à la victime présumée et au père de celle-ci.
En garde à vue, José de la Salle a été confronté à la victime présumée et au père de celle-ci. © Jeff PACHOUD / AFP
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avec AFP
José Bruneau de la Salle faisait l'objet depuis fin juillet d'une enquête préliminaire suite à la plainte de Grégory Pieux, âgé de 13 ans à l'époque des faits d'attouchement qu'il dénonce.

Le gérant d'écurie José Bruneau de la Salle, figure du monde hippique, a été mis en examen mercredi à Paris pour agressions sexuelles sur mineur de moins de 15 ans, après la plainte du fils d'un célèbre jockey, indique dimanche une source judiciaire, confirmant une information du Parisien.

Le parquet de Paris avait annoncé le 31 juillet 2018 avoir ouvert une enquête préliminaire pour examiner les accusations visant cet influent propriétaire de chevaux, visé par une plainte de Grégory Pieux, fils d'une légende de la course d'obstacle, le jockey Christophe Pieux. Dans sa plainte, révélée à l'époque par Le Parisien, il dénonçait plusieurs attouchements qui auraient pris fin en 2009, alors qu'il avait 13 ans. José Bruneau de la Salle avait "fermement contesté" ces accusations auprès du journal.

Une second plaignant

Les deux hommes ont été confrontés mardi lors de la garde à vue de José de la Salle à la Brigade de protection des mineurs de la police judiciaire parisienne, selon une source proche du dossier. Il a ensuite été présenté mercredi au parquet de Paris qui a ouvert une information judiciaire pour la poursuite des investigations. Une autre action a été intentée, cette fois devant la justice civile, par un deuxième plaignant, Jérémy Garamond. Ce quadragénaire accuse le gérant d'écurie des mêmes agissements quand il était mineur et demande réparation de son préjudice. Les faits sont, dans ce cas, prescrits au plan pénal.

Après ces plaintes, José Bruneau de la Salle, 73 ans, avait démissionné l'été dernier de ses mandats de membre du comité de la société organisatrice de courses France Galop et d'administrateur délégué de l'hippodrome de Maisons-Laffitte (Yvelines). "C'est un début, nous espérons que le courage de M. Pieux et M. Garamond encourage d'autres victimes potentielles à parler", a réagi Me Olivier Pardo, leur avocat avec Me Baptiste de Monval. "Il y a un phénomène de honte qui est extrêmement fort, il faut arriver à briser quelque chose de très dur", a-t-il ajouté, mettant en avant l'obstacle du "déni familial" d'autant plus fort dans "ce monde hippique très fermé".

Dans la procédure civile, "nous avons contourné l'obstacle de la prescription en démontrant que le préjudice perdurait, compte tenu du traumatisme psychologique qui rejaillissait des années plus tard", à l'occasion de la naissance des enfants de la victime. Selon l'avocat, une expertise est en cours pour évaluer le préjudice de Jérémy Garamond avant une éventuelle condamnation à une compensation financière.