Un camp de 1.000 migrants en plein coeur de Paris évacué

Camp de migrants à André Citroën
Les migrants seront mis à l'abri par la préfecture de région © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Les forces de l'ordre ont évacué samedi matin le camp de migrants situé dans le XVème arrondissement de Paris, dans le parc André-Citroën. Plus de 1.000 sans-abris, majoritairement issus d'Afghanistan et d'Afrique sub-saharienne, vont être pris en charge par la préfecture d'Île-de-France. 

Les quelque 1.000 sans-abris qui campaient depuis mercredi devant la préfecture d'Ile-de-France à Paris pour réclamer des solutions d'hébergement ont été évacués samedi au lever du jour. Vers 07h00, des agents de la mairie de Paris et de la préfecture ont investi le parc André-Citroën, dans le XVe arrondissement, pour faire évacuer les tentes, sous escorte policière à distance. Des bénévoles de plusieurs associations, dont France terre d'asile, étaient également présents.

Les sans-abris, dans la très grande majorité en provenance d'Afghanistan et d'Afrique sub-saharienne, ont été séparés en deux groupes (familles d'un côté, hommes de l'autre) en attendant d'être pris en charge pour être mis à l'abri par la préfecture de région, qui gère l'hébergement d'urgence. "A partir du mois prochain il va commencer à faire froid", a déclaré Yaseen Saleem, Afghan de 24 ans arrivé en France "il y a six mois". "Il deviendra trop dur de dormir sous tente. J'attends un hébergement durable, pas comme la dernière fois où j'étais resté seulement une semaine (ndlr : dans un appartement à Saint-Germain en Laye). Je veux vivre ici, je n'ai pas de famille ici. La France est ma famille."

Une opération coup de poing afin d'éveiller les consciences

Les sans-abris sont montés au compte-goutte au cours de la matinée dans des cars affrétés par la préfecture, première étape vers une éventuelle solution d'hébergement. "On ne lâchera rien, on continuera à visibiliser les invisibles. On ne veut plus de ce ping-pong qu'on vit depuis des décennie, mises à l'abri-mises à la rue. On veut simplement un logement pérenne pour toutes les personnes là (...) Il est temps de remettre à plat le dispositif d'accueil", a déclaré Yann Manzi, fondateur de l'association Utopia56, annonçant "une autre action dans la foulée" si "tous les hommes" n'étaient pas pris en charge. Environ 500 migrants sans-abri s'étaient installés mercredi, avant d'être rejoints par d'autres.

Cette installation devant la préfecture constituait la 10e action du "Collectif Réquisitions", qui regroupe plusieurs associations (Utopia56, Solidarité migrants Wilson, Enfants d'Afghanistan et d'ailleurs, le DAL) multipliant les actions coup de poing pour rendre visibles ces exilés à la rue. En juillet, cette organisation avait occupé la très chic place des Vosges, dans le IVe arrondissement de Paris, après un gymnase de la mairie en mai et une ancienne école maternelle en janvier.