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avec AFP // Crédits photo : ALAIN JOCARD / AFP , modifié à
Comme il est de tradition chaque 1er mai, les organisations syndicales ont appelé les Français à battre le pavé ce mercredi. Selon la CGT, "plus de 200.000 personnes" ont manifesté partout en France, tandis que le ministère de l'Intérieur en a dénombré 121.000 sur tout le territoire. Suivez notre direct.

"La colère sociale, elle est bel et bien présente" : des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice". Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

Les principales informations :

  • 121.000 manifestants en France selon le ministère de l'Intérieur, "plus de 200.000 manifestants" selon la CGT
  • 45 personnes interpellées à Paris, quelques tensions en tête du cortège
  • La tête de liste du PS et Place publique, Raphaël Glucksmann, empêchée de rejoindre un cortège à Saint-Étienne
  • "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus partout en France

45 interpellations à Paris

La police a procédé à 45 interpellations à Paris en marge du défilé du 1er-Mai, rapporte une source à Europe 1 peu après 18 heures.

121.000 manifestants en France selon le ministère de l'Intérieur

Un total de 121.000 personnes ont manifesté mercredi en France pour le 1er-Mai, dont 18.000 à Paris, ont indiqué le ministère de l'Intérieur et la préfecture de police, les syndicats comptabilisant eux "plus de 200.000" manifestants en France. L'an dernier, 800.000 manifestants avaient été recensés par les autorités, 2,3 millions selon la CGT, des chiffres bien au-delà d'un 1er-Mai classique. En 2022, 116.500 personnes avaient manifesté en France, selon les autorités.

29 interpellations à Paris à 17 heures

Une source policière indique à Europe 1 qu'à 17 heures, un total de 29 interpellations ont eu lieu en marge de la manifestation intersyndicale du 1er-Mai. À 16 heures, sept membres des forces de l'ordre ont été la cible d'une bombe agricole, relate une source à Europe 1. Ces derniers ont été transportés à l'hôpital en urgence relative.

Aux environs de 18 heures, une source policière rapporte à Europe 1 un bilan de 12 policiers et gendarmes blessés, tous transportés à l'hôpital et tous en urgence relative.

"Plus de 200.000" manifestants en France, selon la CGT

"Plus de 200.000" personnes ont manifesté en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, a annoncé la CGT à l'AFP, alors que le chiffre des autorités n'était pas immédiatement disponible. C'est moins que l'an dernier, quand la mobilisation contre la réforme des retraites avait été bien au delà d'un 1er-Mai classique (2,3 millions, selon la CGT), mais dans les mêmes niveaux qu'en 2022, quand le syndicat avait comptabilisé 210.000 manifestants.

50.000 manifestants à Paris selon la CGT, 18.000 selon la préfecture de police

Environ 50.000 personnes manifestaient mercredi à Paris à l'occasion du 1er-Mai, a annoncé la CGT à l'AFP au nom des syndicats en présence. Selon la préfecture de police, la manifestation intersyndicale a attiré 18.000 personnes ce mercredi dans les rues de la capitale.

25 personnes interpellées à Paris, quelques tensions en tête du cortège

Pour le défilé du 1er-Mai à Paris, 917 personnes ont été contrôlées, et 25 d'entre elles ont été interpellées en début d'après-midi, indique une source policière à Europe 1.

De premières tensions ont eu lieu ensuite en tête du cortège de la manifestation parisienne du 1er mai, avec des vitrines et un abribus vandalisés, a constaté un journaliste de l'AFP. Peu après le départ de la manifestation, un "important pré-cortège" d'environ 4.500 personnes, avec "plusieurs centaines" de radicaux s'est constitué, a indiqué une source policière à l'AFP. Au moins deux vitrines de commerces et un abribus ont été dégradés et les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène, a constaté le journaliste de l'AFP.

Boulevard Beaumarchais, au moins deux vitrines de commerces et un abribus ont été dégradés et les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène, selon un journaliste de l'AFP. D'autres vitrines ont été taguées. Au moins une personne, vêtue de noir, a été blessée lors de cet épisode. Elle a été évacuée du cortège par deux autres manifestants, selon le journaliste AFP. Le calme est ensuite revenu et la manifestation a continué sa progression vers Nation.

Mais de nouvelles tensions ont eu lieu après la place de la Bastille. Une camionnette a été partiellement incendiée, des pierres et mortiers d'artifice ont été lancés sur les forces de l'ordre qui ont à nouveau fait usage de gaz lacrymogène et sont intervenus dans le cortège. Des "éléments radicaux ont tenté de commettre des dégradations", a indiqué la préfecture de police de Paris. Le "départ de feu" dans la camionnette a été "vite circonscrit", a-t-elle ajouté.

Raphaël Glucksmann empêché de rejoindre le cortège à Saint-Étienne

À l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêchée de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Des manifestations à Marseille, Lyon, Toulouse...

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant : "Mobilisés pour la paix et le progrès social". À Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu. À Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17 personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

À Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

À Paris, la manifestation s'est élancée à 14 heures de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires. Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix. Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

"120.000 à 150.000" manifestants sont attendus

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi. L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites. "Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP. C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet. Les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.