Ultra-gauche : les autorités surveillent la possible libération du militant Antonin Bernanos

L'ultra-gauche était présente dans les cortèges des "gilets jaunes".
L'ultra-gauche était présente dans les cortèges des "gilets jaunes". © ZAKARIA ABDELKAFI / AFP
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Salomé Legrand , modifié à
S'il était libéré, Antonin Bernanos pourrait mener la mobilisation des antifascistes parisiens lors du G7 prévu à Biarritz à la fin du mois d'août. Les services de renseignements y redoutent la présence de "black blocs".

Suspense chez les militants de l’ultra-gauche. L’un de leurs chefs de file, Antonin Bernanos, doit être fixé vendredi sur sa demande de remise en liberté, plaidée la veille devant le juge des libertés et de la détention. Condamné en 2017 à cinq ans de prison dont deux avec sursis pour avoir participé à l’attaque d’une voiture de police en mai 2016 à Paris, il est de nouveau incarcéré depuis mi-avril en détention provisoire pour "violences en réunion" après une rixe avec l’ultra-droite.

Selon les informations d’Europe 1, cette décision de justice est scrutée de près par les autorités, car le jeune homme est l’un des rares à pouvoir organiser la mobilisation des antifascistes parisiens autour du sommet du G7 prévu à Biarritz, du 24 au 26 août prochain.

Les militants préparent leurs affrontements de la rentrée contre l'ultra-droite

Les services de renseignements y redoutent un "black bloc" conséquent, nourri d’altermondialistes de tous horizons, notamment espagnols. Privés de leader, les antifascistes parisiens se sont pour l’instant désintéressés du raout mondial. D’après les informations d'Europe 1, ils ont vaguement regardé les billets de train, trop chers, et ne semblent pas avoir la motivation suffisante pour les 750 kilomètres de voiture. "Ils ne sont pas très concentrés sur les sujets de fond", note un observateur, qui souligne que les militants ont d’avantage consacré le début de leur été à préparer les bagarres de la rentrée contre l’ultra-droite, qui fait de même.

Les deux clans alternent programmes de sport et séances de recrutement. Des entretiens pris très au sérieux dans les bars qui leur servent de local, avec, à chaque fois, deux recruteurs, dont un observateur muet qui prend des notes, et une inspection poussée des publications des potentielles recrues sur les réseaux sociaux.

Le soutien de "gilets jaunes" ? 

L’ultra-gauche, qui a fini par prendre la tête des cortèges de "gilets jaunes" dans la capitale cet hiver, pourrait se voir renforcée par quelques "ultra-jaunes", ces "gilets jaunes" irréductibles et déterminés. Une quinzaine d’entre eux se sont mêlés jeudi au rassemblement de soutien à Antonin Bernanos devant le palais de justice.