Des recherches ont eu lieu au domicile du Tunisien de 36 ans qui a tué une policière vendredi à Rambouillet. 2:07
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Marion Dubreuil, avec Europe 1 et AFP , modifié à
Le procureur national antiterroriste, Jean-François Richard, a indiqué dimanche devant la presse que la radicalisation du Tunisien de 36 ans qui a tué une policière vendredi à Rambouillet paraissait "peu contestable". Le tueur présentait aussi "certains troubles de personnalité". Une cinquième personne a été placée en garde à vue dans cette affaire dimanche.

Le ressortissant tunisien de 36 ans qui a tué à coups de couteau vendredi une agente du commissariat de Rambouillet, dont la radicalisation "paraît peu contestable", présentait également "certains troubles de personnalité", a déclaré dimanche le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard. Le magistrat a part ailleurs annoncé devant la presse qu'une cinquième personne, un cousin de l'assaillant, avait été placée en garde à vue dimanche, deux jours après l'attaque perpétrée par Jamel G.

"Une consultation psychiatrique" sollicitée au centre hospitalier de Rambouillet

"Si la radicalisation de l'agresseur paraît peu contestable, la présence de certains troubles de personnalité a pu aussi être observée", a déclaré Jean-François Ricard, faisant le point sur les investigations. "A ce titre, son père a souligné que son fils avait adopté une pratique rigoureuse de l'islam. D'un autre côté, il a également mentionné des troubles de comportement qu'il avait pu remarquer chez son fils en début d'année", a rapporté le magistrat.

Jamel G. avait "sollicité une consultation psychiatrique" au centre hospitalier de Rambouillet le 19 février, puis avait eu un nouveau rendez-vous le 23 février. Cependant "il semble que son état n'a nécessité ni hospitalisation, ni traitement", a dit Jean-François Ricard. Il a également annoncé qu'une cinquième personne, un cousin de l'assaillant, avait donc été placée en garde à vue, en plus de son père qui résidait avec lui à Rambouillet (Yvelines), d'un autre cousin et d'un couple de personnes l'ayant aidé à se faire domicilier administrativement dans le Val-de-Marne.

"Des vidéos de chants religieux" consultés avant le passage à l'acte

L'attaque de l'agente administrative a été perpétrée dans le sas de sécurité où l'assaillant s'est engouffré derrière elle, après avoir fait des repérages et des allées et venues devant le commissariat, dont témoignent les images de vidéosurveillance. Pendant l'attaque, il a crié "Allah Akbar" selon des témoins, et porté à la victime "deux coup de couteau, l'un à l'abdomen et l'autre à la gorge", avant d'être tué sur place par deux tirs "de riposte" d'un policier, a précisé le procureur.

Une "rapide exploitation" de son téléphone portable retrouvé sur place a révélé que "l'agresseur avait immédiatement avant de passer à l'acte consulté des vidéos de chants religieux glorifiant le martyr et le jihad", a ajouté Jean-François Ricard. Ont également été saisis "un Coran" dans le scooter qu'il avait garé à proximité et "un tapis de prière" dans son sac. Ses publications sur les réseaux sociaux montrent par ailleurs une adhésion à l’idéologie violente contre ceux qui s’opposent au prophète, a précisé Jean-François Ricard.

Le parquet national antiterroriste avait ouvert dès vendredi une enquête en flagrance pour "assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste". Comme le suspect revenait d’un séjour en Tunisie en mars dernier, les investigations vont se poursuivre en lien avec les autorités judiciaires tunisiennes. Jamel G. avait d'ailleurs prévu de retourner vivre définitivement dans ce pays.