Dans le Pas-de-Calais, les forces de l'ordre sont mobilisées pour empêcher les traversées illégales de la Manche. 2:01
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Maximilien Carlier, édité par Laura Laplaud , modifié à
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak est attendu à Paris ce vendredi pour un sommet franco-britannique avec Emmanuel Macron. Londres qui souhaite durcir sa politique migratoire compte sur Paris pour mener des actions conjointes et notamment surveiller les plages. Comment policiers, gendarmes, agents de la police aux frontières tentent-ils d'empêcher les traversées illégales ?
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Un hélicoptère de la gendarmerie survole le littoral dans le Pas-de-Calais. Les vols durent en moyenne deux heures par jour. Laurent, le pilote, observe attentivement ce qui se passe au sol. "Alors à gauche, vous voyez les dunes. Si on décèle par exemple des migrants sur la côte, on transmet le renseignement tout de suite aux troupes au sol", explique-t-il, car il faut aller vite pour empêcher la traversée.

Buggy, motocross, drones et caméras intelligentes déployés

Sur la plage, buggy, motocross et militaires en treillis sont déployés. "C'est trop dangereux pour les migrants de prendre la mer sur des smallboats. Ils s'entassent à 50 sur des embarcations de fortune, des pneumatiques de moins de 10 mètres. Les courants sont forts, c'est une vrai autoroute à bateaux. Il n'est pas concevable de les laisser partir. Nous devons sauver des vies", lance le commandant Martin, membre de la compagnie de Saint-Omer.

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© Maximilien Carlier / Europe 1

"On a toujours besoin de moyens humains et matériels", ajoute-t-il, comme des caméras intelligentes, des drones, une surveillance aérienne et des réservistes. Des moyens payés par l'Angleterre, résultat de l'accord de Sandhurst. 

"Quel que soit le risque, ça ne les arrêtera pas"

La Grande-Bretagne durcit le ton sur l'immigration clandestine. Le projet de loi souhaité par le gouvernement britannique prévoit que toute personne traversant illégalement la Manche sera placée en détention et expulsée vers son pays d'origine. Elle ne pourra pas non plus revenir sur le territoire anglais. 

"Pour avoir discuté avec pas mal de migrants, ils ont des familles là-bas, ils ont beaucoup d'espoir. Ils veulent rejoindre l'Angleterre quel que soit les risques pour une vie meilleure et je pense pas que ça les arrêtera", assure le capitaine Delbaere, de la police aux frontières. L'an dernier, 45.000 migrants ont traversé la Manche. 90% ont demandé l'asile dans le pays.