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François Coulon avec G.M.
Bruno, un travailleur au noir qui a dénoncé son patron, a raconté son cauchemar à Europe 1.
TÉMOIGNAGE

11% du PIB et 7% des entreprises. Le travail au noir est largement utilisé en France et notamment dans le secteur du bâtiment où près de 14% y ont déjà eu recours. Europe 1 a rencontré Bruno, 31 ans, victime d'un employeur peu scrupuleux et qui dénonce aujourd'hui ses pratiques. Après avoir perdu 13 kilos et alors qu'il craignait en permanence d'être épinglé pour travail dissimulé, il a finalement dénoncé son employeur à l'Urssaf.

"Je suis dégoûté". "Il m'est arrivé de faire 75 heures dans la semaine, du lundi au dimanche, et de travailler 20 jours de suite sans repos. Je faisais des journées à finir à 9 heures ou 10 heures voire 11 heures du soir", raconte-t-il. "On a dormi sur le chantier, sur du béton, de la poussière et des cailloux. Je ne faisais que tousser jusqu'à vomir à cause de la poussière", poursuit-t-il. "Il m'a fait miroiter un contrat que je n'ai jamais eu. Aujourd'hui, je suis dégoûté, je me retrouve sans rien car je ne peux pas toucher le chômage comme je n'étais pas déclaré, ma vie est perdue."

Plainte devant les prud'hommes. "D'un côté, le patron a des 4x4 et une maison qui fait 30 mètres de long. De l'autre côté, moi c'est le mort", explique-t-il, la voix haletante. L'homme, à qui il arrive désormais de dormir dans la rue, "ne voit plus de solutions possibles pour l'avenir". Il y a peu, soutenu par la CFTC, Bruno a attaqué son patron devant les prud'hommes. Celui-ci risque jusqu'à 45.000 euros d'amende et trois ans d’emprisonnement.