Tour Eiffel : comment fonctionnent les illuminations et les phares ?

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Ses lumières illuminent toutes les nuits parisiennes depuis le passage à l’an 2000, contribuant à sa renommée mondiale. À l’occasion de la matinale spéciale d’Europe 1 depuis la tour Eiffel mercredi 16 septembre, coup de projecteur sur les lumières de la Dame de fer.

Ce n’est un secret pour personne : la tour Eiffel se voit de loin, y compris de nuit, et pas seulement grâce à sa taille. Quel Parisien et quel visiteur de la capitale n’a pas un soir pris le temps d’attendre une heure fixe pour contempler son scintillement, au timing millimétré ? Qui n’a jamais aperçu la lumière de ses phares percer le ciel de Paris, et au-delà ? Mais comment tout cela fonctionne-t-il ? À l’occasion de sa matinale spéciale du mercredi 16 septembre depuis le 1er étage de la Tour, Europe 1 a voulu comprendre le mécanisme des lumières de la Dame de fer.

>> Six mois après le début de la crise du COVID-19, Europe 1 prend de la hauteur et s'intéresse aux quatre prochains mois qui s'annoncent décisifs pour la France : relance économique et écologique, tourisme mais aussi lutte contre l'épidémie. Matthieu Belliard, accompagné de ses chroniqueurs et des éditorialistes de la station, propose ce mercredi une matinale spéciale depuis la tour Eiffel, haut-lieu du tourisme français et mondial et symbole de l'attractivité du pays, pour mieux décrypter et comprendre ce qui se dessine.

Un scintillement intelligent

Chaque soir après la tombée de la nuit, la tour Eiffel revêt sa robe dorée et s’illumine cinq minutes toutes les heures, et ce jusqu’à 1h du matin (où le dernier scintillement dure 10 minutes). Et elle ne se trompe jamais : jamais vous ne verrez la Dame de fer briller de jour, ni ses 20.000 ampoules se réveiller avant ou après l’heure. Comment expliquer une telle précision ? "La Tour est munie de capteurs qui mesurent la luminosité. Dès que celle-ci baisse suffisamment, cela va automatiquement lancer le processus", explique Yann, technicien à la tour Eiffel.

Une fois la tombée de la nuit enregistrée par les capteurs, le système va programmer l’illumination à la prochaine heure fixe, et ce grâce à un tentaculaire dispositif de 40 kilomètres de guirlandes lumineuses et autres câbles d’alimentation. Quant aux illuminations "à thèmes", comme celle en bleu-blanc-rouge suite à la victoire de l’équipe de France de football lors de la Coupe du monde 2018, elles sont décidées par la mairie de Paris, et demandent à chaque fois des moyens techniques complexes (et rarement dévoilés au public). Pour quelques coulisses des illuminations des 130 ans de la Dame de fer, voir par exemple la vidéo ci-dessous :

La tour Eiffel scintille depuis le 31 décembre 1999 à minuit mais elle s’allume (la "robe dorée") depuis 1985. "Les 336 projecteurs de couleur jaune orangée intégrés dans la structure ont deux fonctions : ils soulignent la fine structure de la tour Eiffel et assurent la sécurité du fonctionnement nocturne de la Tour", complète le site de la SETE, la société d’exploitation de la Dame de fer.

Selon les estimations, la tour Eiffel consommerait l’équivalent en électricité d’un village ou d’une très petite ville, un bilan toutefois réduit de 40% depuis 2004. Selon la SETE, les 20.000 ampoules LED destinées au scintillement ne représenterait "que" 0,4% de la consommation électrique annuelle du monument, soit la consommation d’un studio de 30m2 occupé par deux personnes. Et depuis plusieurs décennies, elle tente de réduire son empreinte sur la planète, multipliant les mesures : installation de deux éoliennes, de panneaux solaires, de pompes à chaleur, de récupération des eaux pluviales, etc.

Un phare, deux faisceaux, quatre projecteurs

La tour Eiffel émet non pas un, mais deux faisceaux lumineux, qui se rejoignent pour illuminer le ciel francilien sur une portée de 80 kilomètres. Au total, le "phare" est constitué de quatre projecteurs motorisés (deux pour chaque faisceau), installés à son sommet et pilotés par micro-ordinateur grâce à un logiciel spécifique et à un automate programmable qui gèrent leurs mouvements. "Effectuant une rotation de 90°, ils sont synchronisés pour former un double faisceau en croix pivotant à 360°", détaille le site de la tour Eiffel.

Ce système, composés de lampes de 6.000 watts, date, lui aussi, de l’an 2000. Mais la tour Eiffel éclairait déjà le ciel en 1899 ! Gustave Eiffel avait fait installer des projecteurs sur rail au sommet, pour éclairer les monuments de Paris et célébrer l’exposition universelle. Dans les années 1950, le phare émettait même jusqu’à 300 kilomètres, servant de repaires aux avions. Il avait été remplacé en 1970 par de simples lumières rouges… jusqu’à l’an 2000, donc.